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Acte II : Embarquez sur un navire libre !

Acte II : Embarquez sur un navire libre !
 
Du nouveau contenu a fait son apparition sur le mini-site dédié à l'event de Bilgewater. L'histoire continue à se dévoiler, et les skins continuent à sortir, en clair, l'acte II a commencé !
 
 
Suite de l'histoire
 
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Je tousse en crachant des vapeurs noires. La fumée de l'entrepôt incendié m'enflamme les poumons, mais je n'ai pas le temps de reprendre mon souffle. TF est en train de s'enfuir, et je refuse de passer encore une éternité à lui courir après dans tout Runeterra. Tout doit finir cette nuit.

Cette enflure me voit venir. Il repousse quelques dockers pour se frayer un passage sur le quai. Il essaie d'utiliser la carte qui lui permettra de disparaître, mais il n'a pas le temps de se concentrer.

D'autres Crochets sortent de partout, comme des fourmis à un pique-nique. Avant qu'ils ne puissent bloquer son passage, TF envoie quelques-unes de ses cartes explosives et balaie les ennemis. Une poignée de truands, ça ne fait pas le poids. Moi, c'est autre chose. Je viens récolter mon dû et TF le sait. Il dévale le quai aussi vite qu'il le peut.

Son échauffourée avec les gars du port me donne juste assez de temps pour le rattraper. Il me voit et s'abrite derrière un immense ossement de baleine. Mon fusil réduit son bouclier en miettes et une pluie de fragments d'os retombe autour de nous.

Il rétorque en essayant de m'arracher la tête, mais une balle détruit sa carte en plein vol. Elle explose comme une bombe et nous renverse tous les deux. Il bondit sur ses pieds et file. Je tire aussi vite que mon tromblon en est capable.

Des Crochets approchent avec des chaînes et des sabres. Je me retourne et les transforme en chair à pâtée. Avant que les tripes ne retombent sur le quai, je pivote de nouveau. Je vise TF, mais un tir de pistolet me cloue sur place. Encore des Crochets, et mieux armés.

Je m'accroupis derrière une vieille coque de chalutier pour riposter. Un simple clic. Je dois recharger. J'introduis des munitions dans le cylindre, évacue ma colère en crachant sur le sol et me replonge dans le chaos.

Tout autour de moi, des balles font voler en éclats les caisses de bois. Un bout de mon oreille est emporté. Je serre les dents et j'avance, appuyant sur la détente. Destinée broie tout. Un Crochet cranté perd sa mâchoire inférieure, un autre est propulsé dans la baie. Un troisième s'effondre dans une mare de sang.

J'aperçois TF qui s'échappe en direction des quais-abattoirs. Je passe en courant un pêcheur qui pend des anguilles. L'une d'elles, fraîchement débitée, déverse ses organes sur le quai. Le pêcheur se tourne vers moi en agitant un crochet.

BOUM.

J'arrache sa jambe.

BOUM.

Et puis sa tête.

Je repousse une immonde carcasse de poisson-rasoir et je continue. Je m'enfonce dans le sang jusqu'aux chevilles, et ce n'est pas que du sang de poisson. De quoi donner une attaque à un dandy comme TF. Même avec moi à ses trousses, il ralentit pour préserver au mieux ses vêtements.

Mais avant que je ne puisse approcher, TF accélère brusquement.

« Affronte-moi de face ! »

Quel genre d'homme fuit ses problèmes ?

Un bruit attire mon attention à droite. Deux Crochets sur un balcon. Je tire et l'ensemble s'effondre au sol.

La fumée des détonations et la poussière des débris sont si épaisses que je n'y vois plus rien. Je me fie au son de ses talons de fillette sur les planches de bois. Il fonce vers le Pont du boucher, au bout des quais-abattoirs. La seule issue pour quitter l'île. Pas question de le laisser filer.

Lorsque j'arrive à hauteur du pont, je vois TF piler à mi-chemin. Je pense d'abord qu'il a abandonné. Puis je comprends : de l'autre côté, une masse de truands armés de sabres bloque le passage. Je ne recule pas pour autant.

TF se retourne et m'aperçoit. Il est coincé. Il jette un coup d'œil vers l'eau. Il envisage de sauter, mais je sais qu'il ne le fera pas.

Il n'a plus d'options. Il se met en route vers moi.

« Écoute, Malcolm. Il est inutile que nous mourions ici. Dès que nous serons sortis de ce... »

« Tu t'enfuiras encore. Tu n'as jamais rien fait d'autre. »

Il ne répond pas. Soudain, ce n'est plus moi qui l'inquiète. Je me retourne pour voir ce qu'il fixe.

Derrière moi, je découvre toute la racaille capable de porter un sabre ou un pistolet déferler sur les quais. Gangplank a sonné le branle-bas général. Une condamnation à mort, ça vaut bien ça.

Mais pour moi, aujourd'hui, vivre n'est pas le plus important.
 
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Les Crochets ne se pressent pas. Plus la peine. Nous sommes dans la nasse. Derrière eux, tous les coupe-jarrets de Bilgewater semblent avoir été invités à la fête. Pas d'issue.

À l'extrémité du pont, interdisant ma fuite vers les bas quartiers de Bilgewater, je crois voir tous les Galures rouges de la ville. Ils règnent sur la rive est. Gangplank a la main sur eux, comme sur les Crochets et comme sur presque toute cette satanée cité.

Derrière moi, il y a Graves qui approche à grand bruit. Cet imbécile obstiné se moque de la situation dans laquelle nous sommes. C'est vraiment incroyable. Comme autrefois. On est dans les sables mouvants et il refuse d'écouter.

Je voudrais pouvoir lui expliquer ce qui s'est passé à l'époque, mais à quoi bon ? Il ne me croira pas. Quand il a une idée dans la calebasse, pas la peine d'essayer de le raisonner. D'autant que le temps presse.

Je me colle à la rambarde. Je vois les poulies et les treuils suspendus sous le pont et, beaucoup plus bas, l'eau. Ma tête tourne et mon estomac me tombe dans les talons. Je reflue vers le milieu du pont et je comprends dans quelle situation je me trouve.

Au loin, je distingue le navire aux voiles noires de Gangplank. Une armada de canots en provient et s'approche à grands coups d'aviron. Tous ses hommes foncent vers nous.

Impossible de passer les Crochets, impossible de passer les Galures et impossible de raisonner cette bourrique de Graves.

Il ne me reste qu'une solution.

Je monte sur la rambarde du pont. Nous sommes encore plus hauts que je ne le pensais. Le vent fait claquer mon manteau comme les voiles d'un navire. Je n'aurais jamais dû revenir à Bilgewater.

« Saute et va en enfer ! », dit Graves. Y a-t-il du désespoir dans sa voix ? Ça le tuerait que je meure avant la confession qu'il attend de moi.

Je prends une profonde inspiration. C'est vraiment très haut.

« Tobias, descends », dit Malcolm.

Je m'arrête. Je n'ai plus entendu ce nom depuis si longtemps.

Puis je saute.
 
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L'Hydre de bronze était l'une des rares tavernes de Bilgewater qui n'était pas couverte de sciure. On n'y renversait guère les boissons, les dents y restaient généralement dans les bouches. Mais cette nuit-là, on pouvait entendre ses clients jusqu'au Promontoire des plongeurs.

Des hommes d'excellente réputation, aux moyens confortables, se lançaient dans des chants douteux célébrant des actions pires encore.

Et là, au milieu d'eux, se tenait la responsable des festivités.

Elle tournoya sur elle-même, proposa un toast au capitaine du port et à son guet. Ses somptueux cheveux rouges virevoltaient, captivant le regard de tous les hommes qui restait rivé à elle.

Les verres se remplissaient aussitôt vides : la sirène aux cheveux de feu y prenait garde. Mais ce n'est pas pour l'alcool que les clients restaient à la taverne. C'était pour son prochain sourire.

Au milieu de la joie générale, la porte s'ouvrit. Un homme aux vêtements simples entra. Avec le genre de discrétion qui requiert des années de pratique, il alla au bar et demanda un verre.

Au centre de la foule disparate, la jeune femme s'empara d'une chope de bière.

« Mes chers amis, je crains de devoir partir à présent ! »

Le guet du port protesta avec force récriminations.

« Allons, allons, nous nous sommes bien amusés », dit-elle affable. « Mais j'ai encore beaucoup de choses à faire et vous êtes tous très en retard pour votre tour de garde. »

Elle sauta sur une table et les regarda avec un air triomphant.

« Que la Mère Serpent nous accorde sa pitié pour nos péchés ! »

Elle s'illumina de son plus captivant sourire, souleva la chope jusqu'à ses lèvres et engloutit la bière en une gigantesque gorgée.

« Surtout les plus gros ! », ajouta-t-elle en abattant le verre sur la table.

Elle essuya la mousse sur sa bouche et dans un rugissement général lança un baiser à tous.

Comme des laquais devant leur reine, les clients s'écartèrent.

Le capitaine du port lui tint élégamment la porte. Il voulut quémander un dernier regard, mais elle s'était escamotée dans la foule avant qu'il n'ait eu le temps de se relever de sa courbette.

À l'extérieur, la lune avait disparu derrière le Nid des citoyens et les ombres de la nuit semblaient venir à la rencontre de la jeune femme. Chaque pas qui l'éloignait de la taverne gagnait en assurance. Son attitude d'insouciance s'évaporait pour révéler sa vraie nature.

Son sourire, son air de bonne humeur joviale avaient disparu. Son regard était dur, elle ne voyait plus les rues autour d'elle, ses yeux portaient bien au-delà et fouillaient les innombrables possibilités de la nuit.

L'homme aux vêtements simples de la taverne gagnait sur elle. Ses pas étaient silencieux, mais étonnamment rapides.

Il aligna sa démarche sur la sienne en parfait unisson, un pas derrière elle, à la périphérie de sa vision.

« Tout est en place, Rafen ? », demanda-t-elle.

Après toutes ses années, son incapacité à la surprendre continuait à l'étonner.

« Oui, capitaine », dit-il.

« On ne t'a pas repéré ? »

« Non », affirma-t-il, réfrénant son déplaisir devant cette question. « Le capitaine du port n'était pas là pour surveiller et le navire était presque vide. »

« Et le gosse ? »

« Il a joué son rôle. »

« Bien. Nous nous retrouverons au Syren. »

À ces mots, Rafen disparut dans la pénombre.

Elle continua seule dans la nuit qui l'englobait. Tout marchait comme prévu. Il ne lui restait plus qu'à attendre le début du spectacle.
 
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J'entends Graves rugir tandis que je saute du pont. Je ne vois que la corde en dessous de moi. Il ne sert à rien de penser à la chute dans les profondeurs obscures.

Le vent brouille ma vision.

Je hurle presque de joie lorsque je parviens à agripper la corde, mais elle me brûle la paume comme un tison ardent. Ma chute est bloquée net et je glisse à l'extrémité du cordage.

Je reste là un moment, suspendu en jurant.

Il paraît que tomber dans l'eau de cette hauteur ne tue pas, mais j'aime mieux tenter ma chance sur le quai de pierre, cinquante pieds à l'aplomb. Je mourrai sans doute, mais je préfère ça à la noyade.

Entre le quai de pierre et moi, il y a une paire de câbles épais qui courent jusqu'à Bilgewater à proprement parler ; un pour l'aller, un pour le retour. Des mécanismes rudimentaires et bruyants les font fonctionner. Ils transportent des portions débitées d'animaux marins vers les marchés.

Les câbles émettent un raclement tandis qu'un immense baquet rouillé approche de moi par à-coups.

Un sourire se dessine une seconde sur mes lèvres. Jusqu'à ce que je vois ce que le baquet contient. Je m'apprête à sauter à pieds joints dans une masse molle de rates de poissons pourris.

Il m'a fallu des mois pour gagner de quoi m'offrir mes bottes. Souples comme du caoutchouc et solides comme de l'acier, elles ont été confectionnées dans le cuir d'un dragon des abysses. Il n'y en a pas quatre paires dans le monde.

Malédiction.

Je saute avec précision et j'atterris au milieu du baquet. La matière froide et visqueuse s'infiltre par chaque couture de mes chères bottes. Au moins, mon chapeau est resté propre.

Soudain, j'entends ce fichu fusil aboyer de nouveau.

La ligne d'amarrage explose.

Le baquet gronde en se libérant des câbles. Le vent me gifle tandis que le baquet tombe sur le sol de pierre. Je sens le choc contre le quai avant que tout ne se renverse sur le côté.

Le ciel me tombe sur la tête. Et une tonne d'organes de poisson.

Je lutte pour me relever et je cherche une issue. Les sbires de Gangplank approchent. Ils sont presque là.

Encore abasourdi, je me traîne vers un petit bateau attaché au quai. Je suis à peine à mi-chemin quand un coup de fusil perce un trou dans la coque, ce qui le fait couler aussitôt.

Je me laisse tomber à genoux, épuisé. J'essaie de reprendre mon souffle. Malcolm me surplombe. Il est en train de descendre, lui aussi. Rien de surprenant.

« On est moins coquet, maintenant, hein ? », sourit-il en me regardant de haut en bas.

« Tu n'apprendras donc jamais ? », dis-je en me relevant. « À chaque fois que j'essaie de t'aider, je... »

Il tire sur le sol, juste devant moi. Je sens un éclat m'érafler le menton. « Si seulement tu écou... »

« Oh, j'en ai ma claque d'écouter. C'était le plus gros coup de notre vie, et avant que j'aie le temps de dire ouf, tu avais filé ! »

« Quoi ? Mais je t'avais pourtant d... »

Une autre détonation, une autre pluie de pierres, mais je n'en suis plus à avoir peur de ça.

« J'ai essayé de nous sortir de là. Tout le monde voyait bien que ça tournait mal, mais tu n'as rien voulu entendre. Tu n'écoutes jamais. » La carte est dans ma main avant même que je ne m'en rende compte.

« Tout ce que tu avais à faire, c'était couvrir mes arrières. On en serait ressortis indemnes et riches. Mais tu as filé... », dit Graves en avançant. L'homme que j'ai connu semble égaré dans un univers de haine.

Je n'essaie plus de dire autre chose. Je le vois à son regard. Quelque chose s'est brisé à l'intérieur de lui.

Par-dessus son épaule, une lueur capte mon attention. Une platine à silex. Le premier des hommes de Gangplank est sur nous.

Sans réfléchir, je lance la carte. Elle vole vers Graves.

Il fait feu.

Ma carte abat l'homme de Gangplank. Son pistolet visait le dos de Malcolm.

Derrière moi, un autre membre de son équipage s'effondre au sol, un couteau dans la main. Si Graves ne l'avait pas descendu, c'en était fini de moi.

Nous nous jetons un regard. Les vieilles habitudes.

Les hommes de Gangplank nous encerclent et s'approchent, bruyants et moqueurs. Ils sont trop nombreux pour qu'on les combatte.

Ça n'arrête pas Graves. Il lève son canon, mais il est à court de munitions.

Je ne tire aucune carte. Ça ne sert à rien.

Malcolm rugit et leur fonce dessus. C'est sa manière d'être. Il détruit le nez d'un truand à coups de crosse avant de succomber sous la masse.

Des mains se saisissent de moi, immobilisent mes bras. Malcolm est remis sur pieds. Du sang coule de son visage.

La clameur de la foule autour de nous se tait soudain. L'atmosphère se fait inquiétante.

Le mur de truands s'ouvre pour laisser passer une silhouette vêtue d'un manteau rouge.

Gangplank.

De près, il est plus grand que nature. Plus vieux aussi. Ses traits sont profonds et burinés.

Il tient une orange dans la main, qu'il pèle avec un couteau à manche sculpté. Il prend tout son temps. Il est méticuleux.

« Alors, les gars », dit-il (sa voix est un grondement caverneux). « Vous aimez la sculpture sur os ? »
 
Explorer le monde de Bilgewater
 
Avec la publication de la suite de l'histoire, une partie supplémentaire de Bilgewater est visible. Il s'agit toujours d'une image interactive, où divers points permettent d'en apprendre plus sur les éléments qui la compose.
 
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Skins inspirés par Bilgewater
 
Enfin, 3 skins supplémentaires sont disponibles en boutique, chacun pour 750RP. Quinn corsaire, Aatrox chasseur marin, et Garen amiral renégat.
 
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Nouvelles histoires pour Gangplank, Graves et Twis...
Mise à jour sur le PBE (23/07)
 
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  • This commment is unpublished.
    tonydoni · 8 years ago
    Un manga de lol <3
  • This commment is unpublished.
    AirDur · 8 years ago
    Ils ont update l'histoire de GP, TF et Graves sur le site.
    • This commment is unpublished.
      Philidia
      • Administrateur du site
      · 8 years ago
      Yup, je l'ai rajoutée aussi sur un autre article ^^
  • This commment is unpublished.
    Wanx · 8 years ago
    C'est gentil l'acte deux, mais moi j'arrive même pas a augmenter mes assits (scénario tf) elle reste a 0/50 alors que j'ai débloqué les 25 k gold :/
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