By Cookiz on mardi 2 septembre 2014
Category: E-sport

La préparation pour les Worlds

 
Dans deux petites semaines, le Championnat du Monde de la Saison 4 commence avec les deux premiers groupes à Taïwan. Les équipes qualifiées sont à présent en pleine phase de préparation, et chaque région a sa propre méthode.
 
 
Se préparer pour l'évènement
 

Tout d’abord, refaisons le point sur les trois équipes qui représenteront fièrement les couleurs européennes en Asie : Alliance qui a remporté le Summer Split 2014, Fnatic le triple champion d’Europe qui compte dans ses rangs deux champions du monde de la Saison 1 et SK Gaming, l’équipe avec le plus de "novices" sur la scène internationale.

 
Pour se préparer de la meilleure façon possible, les trois équipes ont pris la même décision : partir en bootcamp en Corée afin de s’entraîner contre les meilleures équipes pendant un peu plus de deux semaines. Si les calendriers des différentes équipes le permettent, nos trois représentants pourront même peut-être s’entrainer contre une des deux écuries Samsung, ou NaJin White Shield, à savoir les trois équipes Coréennes qu’ils croiseront sans doute lors des phases de poules ou plus tard dans la compétition si le succès est au rendez-vous. En arrivant sur place avec quelques jours/semaines d’avance, les joueurs pourront également s’habituer à leur nouveau rythme.
 
Reste maintenant à savoir si cela sera bénéfique ou pas. Counter Logic Gaming, la dernière équipe en date à avoir tenté le bootcamp coréen afin de bien se préparer au Mondial, s’est finalement fait écraser par Curse en quarts de finale, avant de perdre le match pour la cinquième place contre Dignitas dans la foulée. Comme vous pouvez le voir, pas forcément le meilleur choix.
 
Pour Fnatic, la préparation est également passée par une escale côté nord-américain. En effet, ces derniers ont dû se rendre à la PAX pour représenter un de leurs sponsors, et en ont donc naturellement profité pour s’entrainer contre diverses équipes de la scène américaine.
Pour les deux autres factions, pas plus d’informations mais il ne fait aucune doute qu’après les quelques jours de vacances accordés après la fin des Playoffs EU, ils ont repris l’entraînement comme il se doit.
 
 
Affronter d'autres styles de jeu
 

Un point très important à aborder car chaque équipe a son propre style de jeu, et c’est cette façon de jouer qui vous permet de l’emporter lors des moments clés de vos parties. Même au sein des LCS, on a pu voir quelques différences au niveau des styles de jeu. Certaines équipes axent effectivement leurs compositions autour de l’early game alors que d’autres équipes sont plus à l’aise quand la partie s’éternise, comme par exemple Alliance. Mais les différences entre styles de jeux sont encore plus marquées si l’on compare les différents continents entre eux.

 
Les Coréens ont par exemple l’habitude - et ce depuis pas mal de temps - d’imposer un jeu très agressif basé sur la mobilité, en étant partout et en forçant les objectifs. Cette tendance n’a été adoptée aux LCS que très récemment, même si certaines équipes étaient déjà pratiquantes de cette façon de jouer. Que ce soit donc au niveau du style général ou au niveau de certains choix de champions clés, il y’a une grande différence entre les équipes. Rekkles l’a souligné lui-même en déclarant lors d’une interview accordée à Travis que le jeu des nord-américains était déjà très différent de celui des européens, sans parler des styles asiatiques. En effet, ces derniers n’hésitent pas à sortir des compositions à base de double AD Carry, type de composition qui a mis un peu plus de temps à arriver de l’autre côté de l’océan pacifique et qui reste encore très occasionnel chez nous. Le joueur suédois a également parlé de Nunu, qui est archi-présent côté NA.
 
Pour finir sur les picks, même si tout est une question de style de jeu propre à l’équipe nous sommes obligés d’évoquer le pick tabou pour ce qui concerne les LCS : Rengar. Allez savoir pourquoi, mais aucune des seize équipes concourant dans les LCS n’arrive réellement à jouer avec. Et cela pourrait poser problème car certaines des équipes coréennes/chinoises le maitrisent d’une façon effrayante, basant en plus assez souvent toute une composition autour. Mention spéciale à DanDy, le jungler des Samsung Galaxy White qui a montré un énorme niveau de jeu avec.
 
Comme vous l’aurez compris et pour résumer, nos trois équipes européennes auront fort à faire contre des équipes du monde entier qui non seulement semblent proposer un niveau de jeu encore plus abouti, mais surtout très différent.
 
 
Un format exigeant
 

Cela va peut-être vous paraître bizarre que je souligne cet aspect tellement c’est logique, mais les LCS n’ont absolument rien à voir avec le Mondial, et je vous parle ici du format et de la manière d’aborder les choses.

 
Prenons l’exemple des LCS, où chaque équipe dispute vingt-huit rencontres. Vous avez le temps de prendre votre rythme, d’élaborer des stratégies, et d’établir certaines dynamiques. Si vous avez réussi un début de saison parfait, vous pouvez vous permettre de tester de nouvelles compositions lors de matchs officiels, car vous savez que vous avez engrangé assez d’avance. Même chose dans l’autre sens si vous avez manqué vos premiers matchs : vous pouvez vous ressaisir une fois que vous avez pris vos marques pour rebondir à la façon d’Alliance lors du split de Printemps 2014.
 
Pour ce qui est du Mondial, cela équivaut à jouer votre vie, là où la moindre erreur et donc potentielle défaite peut être fatale. Effectivement, lors des phases de poules vous avez trois rencontres et même avec une défaite lors d’un match, vous restez qualifiables. Et en effet, même lors des Bo5 à partir des quarts, une défaite - voire même deux - n’est pas fatale. Mais cela n’a absolument rien à voir avec la dizaine voir la quinzaine de défaites qu’une équipe peut se permettre lors d’une saison régulière, tout en gardant une chance finale de se qualifier pour la suite des évènements. Vous pouvez donc par exemple réussir une saison régulière merveilleuse (avec des Playoffs qui vont avec) avant de vous écrouler lorsque le Mondial arrive, et pas forcément à cause du niveau de jeu de votre adversaire, mais également à cause du format. Clôturons rapidement avec un exemple concret : Fnatic et Cloud 9. Lors du split d’été 2013, Cloud 9 c’est vingt-cinq victoires et seulement trois défaites. Aux PlayOffs, c’est cinq victoires et aucune défaite. Un score impressionnant. Côté Fnatic, c’est quinze victoires et treize défaites lors de la saison régulière, et cinq succès pour une défaite aux PlayOffs.
 

Comme vous pouvez le constater, rien à voir avec les chiffres de C9. Mais voilà, les deux équipes se sont rencontrées au Mondial de la Saison 3 et Fnatic (après avoir réalisé 7-1 lors de poules) vient battre de manière assez déconcertante le champion des Etats-Unis en quart de finales. Comme vous l’aurez compris, réussir une saison régulière quasi-parfaite ne vous promet pas de briller au Mondial tellement le format et la préparation à effectuer sont différents.

 
Pour ce qui est de la manière d’aborder les choses, tout est une question d’équilibre. C’est aux différentes équipes de trouver le meilleur moyen d’arriver au Mondial en étant assez préparé mais pas "trop", ce qui pourrait créer une sensation d’overdose alors que la compétition reine n’a même pas encore débuté. Espérons que nos trois équipes auront trouvé l’alchimie parfaite.
 
 
 
Source : http://euw.leagueoflegends.com/fr/news/esports/esports-editorial/se-preparer-pour-le-mondial
 
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