By Philidia on lundi 3 avril 2017
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Nouvelle découverte : Les Vastayas

 
Riot a mis à jour le site universe pour accompagner la sortie du prochain champion. On y découvre une histoire sur de nouvelles créatures, à savoir les Vastayas.
 
Nouvelle découverte : Les Vastayas
 
C'est tout bonnement extraordinaire ! À l'insu du monde civilisé vivent des créatures étranges et exotiques, amalgames d'humains et de bêtes. Voilà une rencontre historique, à n'en point douter. Quelles autres révélations cette expédition pourra-t-elle nous apporter sur la magique et fantastique Ionia ? La question reste en suspens, et l'explorateur en marche !
 
L'expédition - Voyage sur le continent mystérieux
 
Des chimères au sang humain ? La magie spirituelle d'une race ancestrale ? Mes humbles interrogations m'ont mené à d'autres questions de plus grande importance... Ce journal est des plus prometteur. Un best-seller en devenir, oserais-je dire.
 
« Eduard Santangelo, gentilhomme de Piltover, explorateur de Ionia, qui découvrit les merveilleux Vastayas sur les terres non moins merveilleuses de Ionia. » J'imagine déjà les critiques dithyrambiques à la sortie de la première édition.
 
Journal d'exploration en territoire Vastaya, par Eduard Santangelo
 
Les Vastayas
 
Ceci est le journal des observations, théories et méditations sur les créatures chimériques des terres septentrionales de Ionia, rapportées par EDUARD SANTANGELO, gentilhomme, explorateur et historien.
 
Ma première expérience des créatures chimériques connues sous le nom de Vastayas remonte à mon débarquement sur les côtes fertiles de Ionia. J'espérais trouver là-bas un remède à un mal typiquement piltovien que d'aucuns nomment le marasme, le doux ennui existentiel que m'inspire mon quotidien dans la fière et inflexible Cité du progrès où je gagne ma vie en tant qu'auteur de renom.
 
En m'aventurant dans les terres nimbées de magie de Ionia, méconnues de tous les cartographes qui n'y sont pas eux-mêmes nés, j'espérais trouver de quoi repousser les limites de mon domaine de spécialité. Des choses qui soient merveilleuses, magiques, belles et terrifiantes à la fois.
 
Lorsque je découvris les Vastayas, nom donné par les autochtones à ces créatures, je compris que j'avais trouvé ce que je cherchais.
 
Je rencontrai mon premier Vastaya au beau milieu de la nuit, alors qu'il fouillait mon campement dans l'espoir d'y trouver de quoi emplir son gosier. Alors qu'il faillit s'enfuir ventre à terre en m'entendant arriver, je parvins à le convaincre de demeurer auprès de moi en lui tendant une poignée de biscuits et en lui fredonnant une berceuse apaisante que je tenais de ma mère ; ma tessiture se prête voyez-vous admirablement bien aux chants enjôleurs.
 
Bien qu'il fût bipède à l'instar des êtres humains, il arborait les caractéristiques physiques de nombreuses autres créatures dont j'avais pu constater l'existence dans mes lectures ou lors de mes nombreux voyages : son nez retroussé et ses longues moustaches étaient ceux d'un chat, son corps était recouvert d'écailles de serpent et il avait la force d'un monstre salin de Bilgewater (je constatai ce dernier fait lorsque, ayant avalé mes biscuits, il me souleva en l'air avec une aisance déconcertante et me tint dans cette position le temps de vérifier que je ne cachais pas d'autres friandises dans mon sac de couchage).
 

 
Quand, quelques instants plus tard, la créature s'enfuit dans l'obscurité, je savais avec certitude que ces Vastayas seraient mon nouveau sujet de recherche.
 
Vous trouverez ci-après mes notes relatives aux différentes espèces de Vastayas que j'ai rencontrées lors de mon exploration de ce mystérieux continent.
 
Que sont les Vastayas ?
 
Si je devais offrir une hypothèse quant à l'origine de ces êtres, ce que je pense pouvoir me permettre en tant que gentilhomme au fait des sciences naturelles, je dirais que les Vastayas ne représentent pas une espèce unique, mais constituent un niveau de classification taxinomique plus large, s'apparentant davantage à un embranchement, ou phylum.
 
Ainsi, si de nombreux Vastayas paraissent parfaitement semblables (ce que je découvris en suivant le garçon de ma première rencontre jusqu'à son village et en me faisant grossièrement chasser par ses frères à l'hybridation identique ; peut-être m'avaient-ils pris pour un espion ou un prédateur, ce qui explique pourquoi ils me suivirent ensuite jusqu'à mon campement pour m'y soulager de mes denrées), les différentes tribus et familles qui les composent agissent en fait de manières radicalement différentes.
 
Quelques jours après ma rencontre avec les Vastayas, je suivis la Rivière susurrante (je lui avais donné ce nom car elle était affreusement bruyante, et parce que, comme toute personne raffinée, je suis un grand amateur d'ironie) qui était près de leur village, pensant qu'une telle source d'eau attirerait d'autres spécimens. Je découvris ainsi une toute nouvelle tribu. Ces Vastayas-là avaient le visage souple et duveteux des loutres, mais le corps d'un phoque.
 

 
Après avoir tenté, sans succès, de leur donner mes lunettes en témoignage de paix (comme ils portaient pour la plupart des sacs remplis de babioles clinquantes, je supposais qu'il pouvait s'agir d'une société mercantile), je me lançai dans une danse impromptue dont l'objet était de prouver mes intentions pacifiques ; celle-ci reposait principalement sur le placement des genoux, et il se trouve que mes rotules sont toujours des plus agiles. Cette démonstration encouragea mes compagnons à m'accueillir et à me réserver une partie de leur souper chaud, qui me semblait consister en une sorte de poisson bouilli.
 

 
Si mes gesticulations rituelles les laissèrent sur l'instant sans voix, ils me révélèrent ultérieurement, en me demandant poliment de leur tendre une coupe contenant une poudre jaunâtre à l'odeur forte et salée, qu'ils parlaient en fait couramment ma langue. Je méconnaissais leur dialecte et leurs expressions, mais je parvenais tout de même à les comprendre sans trop d'efforts. Aussi affamé de savoir que je l'étais de nourriture, je m'empressai de les interroger sur les origines de leur espèce.
 
J'appris que les origines des Vastayas remontaient à une époque très lointaine, lorsqu'un groupe d'humains qui fuyaient la Grande guerre du Néant se réfugièrent dans un coin isolé de Ionia (j'ai abondamment abordé le sujet de cette guerre dans mes précédents ouvrages, que vous pouvez trouver chez les meilleurs libraires de Piltover à des prix plus que raisonnables). Ces réfugiés entrèrent en contact avec une tribu de créatures intelligentes douées de métamorphisme, qui vivaient en parfait accord avec la magie résiduelle de Ionia. L'union de ces deux groupes donna naissance aux êtres que l'on nomme désormais les Vastayas. Au fil des âges, la descendance qui était le produit de ce métissage s'installa dans de nombreuses régions et adopta différentes physionomies, allant des humanoïdes ailés de Ionia aux bêtes des sables de Shurima dont certaines n'ont plus aucun membre, en passant par ces fameux lamantins à écailles de Freljord et leur expression de gêne permanente.
 
J'aurais tant aimé rester avec ces hommes-loutres, mais l'une de mes questions sembla les blesser si profondément que je fus expulsé du village sans aucune forme de ménagement, perdant ainsi leurs faveurs. À ceux qui aimeraient éviter la même erreur, ma question cherchait simplement à savoir si le métissage entre les deux espèces était purement magique ou s'il était, disons, de nature plus physique.
 
Quelques pensées supplémentaires sur les Vastayas, susceptibles de déclencher l'ire des lecteurs les plus conservateurs
 
Soulagé de mes bagages et de mon calme, mais jamais de ma soif d'aventure, je me décidai aussitôt pour une nouvelle direction, seulement protégé par mon courage et mon vocabulaire multisyllabique. Des mois s'écoulèrent au cours desquelles je tirai ma subsistance des fruits et des légumes de Ionia, nombreux et aussi faciles à prendre dans la terre comme aux arbres que sur les étals des Marchés limitrophes.
 

 
Le lever et le coucher du soleil marquaient seuls l'écoulement du temps, et j'oubliai peu à peu les si pénibles mœurs piltoviennes auxquelles j'avais fini par m'habituer. Pour ne rien cacher, après quelques semaines de déambulation à travers Ionia, j'avais fini par développer un certain fumet.
 
Après avoir vérifié ma solitude (un homme du monde ne saurait imposer sa nudité à des regards innocents), je me déshabillai et pénétrai dans un lac proche qui sentait l'herbe fraîche et les baies.
 
C'est là que je vis la chose la plus merveilleuse de toute mon existence, et je sais que je n'en verrai plus jamais de semblable, dussé-je vivre un millier d'années.
 
C'était une créature bien plus humaine que tous les Vastayas que j'avais rencontrés jusque-là, se baignant sur la rive opposée ; sans entrer dans des détails susceptibles de perturber le chaste lecteur, elle était nue et présentait tous les atours d'une femme, mais ses oreilles et sa queue (ou ses queues ?) étaient celles d'un renard.
 
Quelle femme !
 

 
Je l'aperçus à peine alors que je me plongeai dans l'étang, la bouche ouverte démesurément, des filets d'eau coulant sur ma silhouette décharnée, cherchant désespérément une salutation adéquate. Peut-être devais-je me présenter comme homme de lettres de renom et lui citer quelques-uns des articles les plus flatteurs qui m'avaient été consacrés ? Peut-être une sérénade était-elle plus appropriée ? J'avais d'ailleurs composé et mémorisé nombre de ballades romantiques pour des occasions de ce genre...
 
Cependant, un bruit dans les herbes derrière moi m'arracha à mon hésitation. Je me retournai par pur instinct, mais nulle créature ne s'étant montrée assez courageuse pour apparaître, je regardai de nouveau dans la direction de la magnifique femme-renard. Hélas, elle avait disparu, ne me laissant que des questions et les premières mesures de « Ô mon amour, mon aventure, on n'a besoin que d'une couverture » sur le bout de la langue.
 
La créature derrière moi, que j'avais la plus vive envie de battre jusqu'au sang pour avoir effrayé l'amour de ma vie, s'avéra être un marchand humain venu d'un village distant. Sa spécialité était les roussailles, un genre de fruit qui constituait apparemment un met de choix, mais que je préférai ne pas goûter pour ne pas être tenté de le lui écraser sur le visage.
 

 
Shai, puisque tel était son nom, me gourmanda pour m'être baigné dans l'étang, m'informant qu'il était d'autant plus contraire à ma santé que la femme-renard s'y baignait souvent. Je lui enseignai alors que se glisser dans le dos des hommes nus et amoureux pouvait s'avérer bien plus dangereux encore, mais il ne fit qu'en rire.
 
Après m'être rhabillé, je convainquis le marchand de me reconduire jusqu'à la civilisation et de répondre à quelques-unes de mes questions, au prix de mon chapeau (Mercerie Jeanreaux, 53 rouages au détail).
 
Il m'expliqua que sa famille connaissait cette femme étrange depuis des générations, sa longévité, comme celle de tous les Vastayas, excédant de loin celle des humains. Certains sont censés pouvoir vivre des milliers d'années, d'autres, d'après les légendes et les rumeurs, seraient immortels. Shai m'informa du nom ionien de ces créatures que, jusque-là, je nommais « Phantasmas », nomenclature qui sembla dérouter mon interlocuteur. Je modifiai donc, dans mes notes, toutes les mentions précédentes des Phantasmas au profit de Vastayas par pur respect culturel, l'ampleur de mon vocabulaire n'ayant d'égal que mon humilité.
 
Ensemble, nous marchâmes plusieurs jours. De temps en temps, le marchand s'arrêtait pour humer l'air comme un chien de chasse affamé. Comme je lui demandai de m'expliquer son comportement, il se contenta de sourire et m'avoua rechercher des trésors. Bien que tout cela me parût exaspérant, encore que de façon originale, sa manière de renifler comme un chien suscita en moi une pensée que je partageai aussitôt avec lui : si les Vastayas étaient un amalgame d'humains et de lointains ancêtres métamorphes, que se passerait-il en cas d'extrême dilution du sang au cours des générations reproductives ? Et si, mettons, quelqu'un avait du sang vastaya, mais point assez pour savoir prendre la forme animalière des chimères ? Que se passerait-il, alors ?
 
Il cessa alors de renifler et ses yeux s'écarquillèrent. Il me regarda, sourit et répondit : « Qui vous dit qu'ils ne pourraient plus changer de forme ? » Aussitôt, le bougre se transforma en cochon pour exhumer des truffes satinées.
 

 
J'étais sous le choc d'avoir fait la rencontre d'un métamorphe : même pour un érudit de ma trempe, croiser le chemin de TROIS variétés de Vastayas en quelques mois à peine relevait de la plus extraordinaire des chances. Cependant, je restai assez attentif pour constater que passer de la femme-renard voluptueuse à l'homme-cochon renifleur de champignons n'était pas un progrès.
 
À ce rythme, mon prochain Vastaya allait s'avérer un cancrelat...
 
Une conclusion, au cours de laquelle je prépare avec ménagement le public enthousiaste à l'inévitable publication d'un nouveau volume
 
J'ai arpenté Ionia pendant les mois qui viennent de s'écouler dans l'espoir de recueillir toutes les informations possibles sur les diverses espèces de Vastayas, afin de constituer un guide taxonomique exhaustif sur Runeterra et sa faune.
 
Bien qu'ayant accumulé une masse considérable d'informations sur les Vastayas, il reste encore bien des choses à découvrir, et je crains qu'en limitant mes recherches à Ionia, une grande partie de la diversité des espèces relevant de cette classification ne m'échappe.
 
Néanmoins, pour l'heure, il est temps pour moi d'aller de l'avant : je n'ai qu'entrouvert la porte du monde des Vastayas et en franchir le seuil sera l'œuvre d'un autre. Aujourd'hui, je fais porter mes efforts sur d'autres créatures de Runeterra dont l'histoire reste à narrer : ces terribles armes douées de raison que l'on nomme Darkin. Les créatures corruptrices du Néant. Ces insaisissables créatures de légende que sont les yordles. On ne saurait souffrir que nul n'en parle et, parole d'honneur, je serai l'explorateur qui les décrira. Je pourrais bien être, d'ailleurs, le seul à en être capable.
 
Note de l'éditeur :
 
Deux semaines seulement après avoir envoyé ce manuscrit, M. Santangelo a entrepris un voyage de retour non officiel vers Ionia, afin, selon ses propres termes, de « recueillir davantage de renseignements sur la dame aux attributs de renard, dans l'unique perspective d'une édition augmentée. »
 
Plusieurs semaines plus tard, nous avons reçu une lettre de M. Santangelo rédigée en ces termes :
 
« Je crains d'avoir été malencontreusement kidnappé. Mes ravisseurs, une douteuse coterie de malandrins se faisant appeler la Fraternité Navori, me suspectent d'espionner au profit de Piltover. Bien sûr, homme du monde nanti des aptitudes intellectuelles, romantiques et athlétiques les plus variées, telles que [abrégé sous suspicion de longueur excessive], je me suis senti insulté par cette accusation.
 
J'ai néanmoins réussi à les convaincre de solliciter une rançon pour ma libération au lieu de m'exécuter séance tenante. S'il vous était possible, dès lors, d'envoyer quelque nourriture, des armes, des métaux précieux, toute chose témoignant de l'estime que vous me portez comme auteur, je vous en saurais infiniment gré. Il vous revient, bien sûr, d'estimer quelles dépenses sont adéquates pour acheter mon retour, mais je crains que la banqueroute de la maison d'édition et de ses investisseurs ne soit que la mise minimale. Mais qui peut douter que cela en vaille la peine ? »
 
En recevant cette missive, nous avons immédiatement fait suivre à M. Santangelo l'intégralité des profits attendus de son nouvel ouvrage, à savoir de menues piécettes et un biscuit rassis.
 
Nous attendons toujours de ses nouvelles.
 
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