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Nouvelles histoires pour Janna, Ekko, et Zac

Nouvelles histoires pour Janna, Ekko, et Zac
 
Pour accompagner la nouvelle histoire de Zaun, les histoires des champions qui y sont liées sont mises à jour. C'est le cas pour Janna, pour Ekko, et pour Zac. On note que l'histoire de Jinx, et bien sûr de Warwick, devraient arriver plus tard...
 
Janna Square 0   Janna - Avatar de l'air
 
 
Armée de la puissance des grands vents de Runeterra, Janna est un mystérieux esprit élémentaire qui protège les parias de Zaun. Certains croient que la vie lui a été donnée par les suppliques des marins de Runeterra cherchant les bons vents des mers calmes, affrontant les courants traîtres ou bravant les typhons. Depuis, on implore sa protection jusque dans les profondeurs de Zaun, où Janna est devenue un fanal d'espoir pour ceux qui sont dans le besoin. Nul ne sait quand ni où elle apparaîtra, mais elle offre son aide dans les moments les plus inattendus.

Nombre de marins de Runeterra ont d'étranges superstitions, ce qui n'a rien d'étonnant, les caprices du temps décidant souvent de leur vie ou de leur mort. Certains capitaines jettent du sel sur le pont pour que la mer ne sache pas que l'équipage vient de la terre ferme. D'autres rejettent à l'eau, en signe de clémence, le premier poisson qu'ils prennent. Il est logique, dès lors, que beaucoup d'entre eux implorent le vent lui-même dans l'espoir de brises favorables, de mers fluides et de cieux dégagés.

On pense parfois que l'esprit de Janna est né de ces prières.

Au début, ce ne fut pas grand-chose. Parfois, sur les mers, on apercevait un brillant oiseau bleu juste avant que le vent ne regonfle les voiles sur une inquiétante mer d'huile. Certains matelots juraient avoir entendu un sifflement de l'air juste avant une tempête, comme pour prévenir de son approche. Plus on parlait de ces augures bénéfiques, plus on voyait l'oiseau souvent. Certains prétendaient avoir vu le volatile se transformer en femme. Cette mystérieuse jeune fille aux oreilles effilées et aux cheveux libres flottait, disait-on, au-dessus de l'eau et dirigeait les vents d'un geste de son bâton.

Les matelots bâtirent de bric et de broc des offrandes sacrées, avec des ossements d'oiseaux marins et des coquilles d'huître, qu'ils coinçaient dans les proues de leurs navires. Sur certains navires, ces offrandes prirent la forme de silhouettes accrochées aux mâts, dans l'espoir que ces démonstrations de foi plus ostentatoires leur vaudraient des vents meilleurs encore.

Les matelots de Runeterra finirent par donner un nom à cet esprit des vents : Janna, d'un ancien mot shurimien signifiant « gardienne ». Au fur et à mesure que la foi des marins grandissait en Janna et que leurs offrandes devenaient plus élaborées, l'esprit devint de plus en plus fort. Janna aidait les explorateurs à traverser de nouvelles eaux, soufflait dans les voiles pour éloigner les navires des récifs dangereux et, les nuits sans étoiles, enveloppait les marins atteints du mal du pays d'un souffle apaisant. Mais l'on disait aussi que Janna déroutait les navigateurs aux mauvaises intentions (pirates, pilleurs...) en leur envoyant des tempêtes et des bourrasques.

Janna prenait grand plaisir à son travail. Elle était heureuse de veiller sur les océans de Runeterra, qu'il s'agisse d'aider les gens ou de punir ceux qui le méritaient.

Depuis aussi longtemps que Janna pouvait s'en souvenir, un seul isthme séparait les océans de Valoran à l'ouest et à l'est. Pour passer d'orient en occident, ou inversement, les navires devaient donc affronter le terrible danger des passages maritimes qui longeaient le continent sud. La plupart des navires faisaient en conséquence des offrandes à Janna pour que des vents puissants leur permettent de contourner sans danger les côtes.

Les autorités de la florissante ville commerciale de l'isthme se lassèrent de voir les navires faire le tour par le continent sud, ce qui pouvait prendre des mois. Elles engagèrent les savants les plus imaginatifs et leur demandèrent d'utiliser les riches ressources chimiques récemment découvertes dans la zone pour créer un gigantesque canal qui unirait les principales mers de Valoran.

La nouvelle de cette construction se répandit parmi les marins comme une traînée de poudre. Un tel passage ouvrirait des opportunités de commerce sans fin, permettrait un franchissement plus sûr des eaux difficiles, réduirait les temps en mer et permettrait le transport des biens périssables. L'est et l'ouest seraient rapprochés et, par-dessus tout, de grands changements surviendraient.

Une fois le canal en place, les marins n'auraient plus besoin des vents de Janna pour garder leurs navires à l'abri des falaises de Valoran. Ils n'auraient plus besoin de bâtir des offrandes élaborées ou de scruter les horizons tempétueux à la recherche d'un oiseau bleu. La sécurité et la rapidité des bateaux ne dépendraient plus d'une divinité imprévisible, mais du génie des hommes. Tandis qu'au fil des années la construction progressait, Janna perdit peu à peu la faveur des marins. Ses autels se délabrèrent, disloqués par les mouettes, et son nom ne fut plus guère murmuré, même lorsque les eaux s'agitaient dans la noirceur de l'hiver.

Janna sentit que ses pouvoirs s'affaiblissaient. Lorsqu'elle essayait d'invoquer une tornade, elle ne créait qu'une brise. Si elle prenait une forme d'oiseau, elle ne pouvait voler que quelques minutes avant de devoir se reposer. Elle avait tant compté pour les marins, il y a peu encore, pouvaient-ils si facilement oublier quelqu'un qui les avait protégés et avait toujours répondu à leurs prières ? Janna était attristée par son lent déclin et, lorsque le canal fut terminé, tout ce qui restait d'elle était un souffle de vent.

Le canal fut inauguré dans une atmosphère de joyeuse célébration. Des milliers d'appareils techno-chimiques furent placés à travers l'isthme. Les autorités de la ville s'assemblèrent pour la cérémonie tandis que des voyageurs du monde entier attendaient et observaient avec des sourires de fierté.

Les appareils furent activés. Des brouillards chimiques s'élevèrent de rochers en fusion. Des explosions retentirent dans tout l'isthme.

Les parois de la falaise commencèrent à se fissurer. Un tremblement souleva le sol. La foule assemblée entendit un rugissement d'eaux déchaînées et un sifflement de gaz.

Ce fut alors que les hurlements commencèrent.

Même des années plus tard, nul ne put dire ce qui avait vraiment causé le désastre. Certains évoquèrent l'instabilité des bombes chimiques, d'autres les mauvais calculs des ingénieurs. Quelle qu'en fût la cause, les explosions provoquèrent une réaction en chaîne de séismes qui secoua l'isthme jusque dans ses profondeurs. Des quartiers s'effondrèrent dans l'océan, pratiquement la moitié des citoyens de la ville se débattirent pour leur survie dans le choc des courants contradictoires venus des mers à l'est et à l'ouest.

Des milliers de gens qui étaient au bord de l'engloutissement appelèrent alors désespérément à l'aide. Spontanément, ils crièrent le nom que leur cœur, il y a peu encore, invoquait dans les moments de grand danger en haute mer :

Janna.

Frappée par une vague soudaine d'implorations, Janna se sentit envahir par une puissance telle qu'elle n'en avait jamais connue à ce jour.

Nombre de ceux qui étaient tombés à l'eau s'étaient déjà noyés, mais des nuages de gaz toxiques surgissaient des fissures dans les rues, empoisonnant et faisant suffoquer les centaines de gens qui avaient le malheur de les inhaler. Mais Janna savait comment les aider.

Elle disparut au sein des nuages de gaz qui submergeaient les victimes impuissantes de l'échec du grand canal. Tenant haut son bâton, elle ferma les yeux tandis que les vents commençaient à tourbillonner autour d'elle pour devenir un vortex prodigieusement puissant. Le bâton prit une teinte bleue de plus en plus brillante et Janna frappa enfin le sol, chassant les nuages de gaz dans une déflagration d'air. Les citoyens reprirent leur souffle et regardèrent la femme qui les avait sauvés, promettant de ne plus jamais l'oublier.

Dans un vent léger soufflant par les rues de la ville, Janna disparut… Mais certains jurèrent avoir vu un oiseau bleu faire son nid au sommet des tours de verre et de fer qui surplombaient la ville.

Cette ville, appelée Zaun, fut rebâtie et l'on construisit même une autre cité par-dessus : la brillante Piltover. Mais des années plus tard, le nom de Janna n'a pas disparu et l'on se transmet bien des histoires sur l'esprit du vent qui apparaît dans les heures de grand besoin. Quand le Gris zaunien devient épais, Janna le disperse d'un souffle, puis disparaît aussi vite qu'elle est venue. Quand un gorille de quelque Baron de la chimie va trop loin ou quand les cris d'une victime se perdent dans le vide, une furieuse rafale remonte parfois les allées pour secourir ceux que les autres abandonnent.

Certains disent que Janna est un mythe : un conte de fées optimiste que les parias les plus désespérés de Zaun se racontent pour retrouver un peu d'espoir. D'autres savent qu'il n'en est rien : ceux qui pensent à Janna quand le vent souffle dans les étroites ruelles de la ville, ou ceux qui se blottissent autour des autels qu'ils fabriquent avec des bouts de métal et des rouages abandonnés. Quand les gouttières miaulent et quand le linge se soulève sur les cordes, Janna n'est pas loin. À chaque Fête du progrès, si froides que soient les températures, les croyants ouvrent leurs fenêtres et leurs portes pour que Janna puisse chasser l'air rance de l'année passée au profit de l'air nouveau. Même les sceptiques ont un battement de cœur quand ils aperçoivent un curieux oiseau bleu voletant dans les rues de Zaun. Nul ne sait si Janna apparaîtra, quand et où, mais presque tout le monde est d'accord sur un point : il est agréable d'avoir quelqu'un qui veille sur soi.
 
 
 
Respire
 
 
Ils pensent que Zaun est l'endroit où vivent les ratés.

Ils ne l'admettront pas, bien sûr, ils sourient de toutes leurs dents et nous tapent sur le dos avant de nous dire que Piltover ne serait rien sans Zaun. Nos travailleurs infatigables ! Nos ateliers débordant d'activité ! Nos composés chimiques que tout Piltover achète en prétendant ne jamais le faire ! Zaun fait partie intégrante de la culture de Piltover, disent-ils.

Ils mentent tous. À l'évidence.

Ils pensent que Zaun est le refuge des idiots. Des gens trop stupides pour faire leur chemin dans les tours d'or de Piltover.

Des gens comme moi.

Pendant des mois, j'ai dû vendre de la luminance pour avoir les moyens de tenter ma chance au recrutement des apprentis du clan Holloran. J'ai étudié tous les livres que j'ai pu trouver sur la mécanique des rouages. J'ai construit un prototype orthopédique destiné aux gens dont les poignets sont immobilisés par une fracture ou par l'arthrose. J'ai fait tout ce que j'ai pu pour devenir apprenti à Piltover. Je suis même allé jusqu'à la dernière étape de sélection : le face à face avec Boswell Holloran en personne.

Ça ne devait être qu'une formalité. Un rituel d'accueil dans la famille.

Il est entré dans la salle, il a regardé mes vêtements tachés par le Gris zaunien et a lâché un rire étranglé, sans joie. « Désolé, mon garçon, on ne prend pas les rats du puisard, ici. »

Il ne s'est même pas assis.

Alors je suis de retour ici. À Zaun. Un idiot de plus.

Le Gris se déverse dans les rues, comme pour m'accueillir. La plupart du temps, il est assez mince pour qu'on puisse respirer à pleins poumons sans crise de toux. Mais aujourd'hui, le Gris a une tout autre ampleur. On s'étouffe à chaque inhalation. On a la poitrine compressée. On ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Je voudrais fuir, mais fuir pour aller où ? Le Gris semble se refermer sur moi, m'écraser, m'étouffer.

C'est dans ces cas-là que je prie Janna.

Tout le monde ne croit pas qu'elle existe, à Zaun, mais ma mère a toujours eu foi en elle. Elle m'a toujours dit qu'un oiseau bleu planait devant sa fenêtre le jour de ma naissance et elle savait, de façon certaine, que c'était Janna qui lui disait que tout se passerait bien.

Elle se trompait, bien sûr. Tout ne s'est pas bien passé. Il y a quelques années, ma mère est morte d'épuisement dans le puisard et j'ai dû m'élever tout seul de mon mieux. J'ai eu le droit à une vie classique d'orphelin : pas d'amis. Beaucoup de coups. Le garçon que j'aimais ne m'aimait pas. J'ai tenté d'étudier et de m'élever jusqu'à Piltover. Impossible. Je me suis dit que Janna ne pensait plus à moi.

Mais je ne me sépare jamais du pendentif que ma mère m'a donné : une pyrogravure dépeignant l'oiseau bleu qu'elle a vu à ma naissance. Ça m'aide dans les moments comme celui-ci.

Alors je m'assois sur le sol humide parce que je n'ai même plus envie de chercher un banc, je sors le pendentif à l'oiseau de sous ma chemise et je parle à Janna.

Pas à voix haute, bien sûr, je ne veux pas que les gens s'imaginent que j'ai le cerveau grillé aux résidus chimiques, mais je lui parle quand même.

Je ne lui demande rien. Je lui parle de ma journée et du jour d'avant, de ma peur de ne rien pouvoir faire de ma vie, de ma crainte de mourir oublié dans le puisard, comme ma mère, je lui dis que parfois je voudrais m'évader vers un monde où je pourrais respirer librement sans avoir peur et sans avoir envie de pleurer tout le temps et de me haïr pour cela, je lui explique que, parfois, l'envie me prend de me jeter dans les bassins chimiques du puisard où je n'aurais plus qu'à laisser mes poumons se remplir de fluide pour pouvoir rejoindre ma mère, où qu'elle soit, et pour que tout soit enfin terminé. Je demande à Janna si elle va bien. J'espère qu'elle est heureuse, là où elle se trouve.

C'est là que je sens la brise me caresser la joue. C'est à peine perceptible, mais c'est bien là. Bientôt, c'est assez fort pour rabattre mes cheveux sur mon visage. Le vent souffle de plus en plus fort et de plus en plus vite, il fait claquer mes vêtements et j'ai l'impression d'être au centre d'un maelström.

Le Gris tourbillonne devant moi, poussé par des courants qui semblent venir de partout à la fois. Le brouillard se dissipe lentement et je peux voir les passants de l'Entresol qui le regardent s'évanouir.

Le vent cesse.

Le Gris a disparu.

Je peux respirer.

Pas en petites inspirations précautionneuses, mais en grandes goulées qui me remplissent les poumons d'air frais. Le soleil, qui n'est plus filtré par le Gris, illumine non seulement Piltover mais Zaun aussi.

Au-dessus de nous, les Piltoviens regardent dans notre direction. Le Gris n'obscurcissant plus leur vue, ils peuvent nous voir depuis leurs ponts et leurs balcons élégants. Je ne pense pas qu'ils aiment ce qu'ils découvrent. Les gens ne veulent pas se souvenir des bidonvilles au-dessus desquels ils vivent ; j'en vois qui froncent les sourcils.

Et c'est là que je l'aperçois de nouveau : Boswell Holloran. Il a un petit gâteau à la main, de nouveau il me surplombe. Comme la première fois, le dégoût marque ses traits.

Je suis si occupé à observer son visage méprisant que je ne sens pas la présence derrière moi jusqu'à ce que sa main se pose sur mon épaule.

« Tout va bien », dit-elle ; et, sans me retourner, je sais de qui il s'agit.

Elle presse mon épaule puis s'agenouille et croise ses bras autour de ma poitrine en embrassade.

« Tout va bien se passer », dit-elle encore.

Des mèches de ses cheveux tombent sur mes épaules. Elle a l'odeur de l'air après une longue pluie.

« Peut-être pas tout de suite. Il va peut-être te falloir du temps pour que les choses s'améliorent. C'est normal. Mais un jour, sans que tu saches exactement quand ou pourquoi ou comment c'est arrivé, tu seras heureux », dit-elle. Mon visage se mouille ; je ne sais pas quand j'ai commencé à pleurer mais c'est un soulagement, comme si les nuages s'effaçaient, et je m'accroche à ses bras tandis qu'elle me serre et qu'elle me répète que tout va bien se passer, parce qu'elle est là.

J'ignore combien de temps elle me serre contre elle, mais bientôt, je m'aperçois que les gens de l'Entresol de Zaun et des balcons de Piltover me regardent.

Avant que je puisse dire quoi que ce soit, elle murmure : « Ne leur prête pas attention. Ne t'occupe que de toi. Tu veux bien faire cet effort pour moi ? »

Je ne parviens pas à parler, je me contente de hocher la tête.

« Merci », dit-elle avant de déposer un baiser sur ma joue humide et de me serrer une dernière fois, brièvement.

Elle se lève et glisse devant moi. Pour la première fois, je la vois entièrement : une haute silhouette éthérée que j'aurais crue sortie de mon imagination si elle ne m'avait pas touché une seconde plus tôt. Je remarque ses longues oreilles pointues. Ses pieds qui ne touchent pas le sol. Ses cheveux qui flottent au vent, alors même qu'il n'y a pas de vent. Ses yeux qui sont si bleus qu'on a un peu froid rien qu'à les voir.

Puis elle sourit, me fait un clin d'œil et me dit : « Regarde bien. »

Il y a une soudaine rafale de vent, si rapide et si violente que je dois fermer les yeux. Quand je les rouvre, elle est partie, mais le vent souffle toujours. Il monte vers Piltover et ses citoyens qui nous regardent comme au zoo.

Il siffle en prenant de la vitesse et en croissant en force ; les dignes citoyens courent pour se mettre à l'abri, mais il est trop tard : les bourrasques les frappent à pleine puissance, soulevant leurs manteaux et emmêlant leurs coiffures. Boswell Holloran pousse un couinement de terreur lorsque le vent le fait basculer par-dessus le parapet.

Il semble sur le point de dégringoler vers une mort certaine, mais une autre rafale monte vers lui et sa chute en est grandement ralentie, comme si le vent contrôlait sa descente. À le voir, en tout cas, on ne dirait pas. Bien qu'il ne tombe qu'à la vitesse d'une feuille morte, il hurle sans discontinuer. Dans le suraigu. Sans aucune dignité.

Les pans de ses vêtements remontent, lui fouettant le visage, et il descend jusqu'à planer à quelques centimètres d'une flaque.

« Je... », commence-t-il, avant que la brise ne disparaisse totalement et qu'il ne tombe fesses les premières dans la flaque, salissant irrémédiablement un costume sans doute fort dispendieux. Il lance un petit cri de surprise, de douleur et d'irritation, éclaboussant tout autour de lui comme un enfant en colère. Il essaie de se remettre sur pied, mais il glisse et retombe dans la flaque. Pour être honnête, je lui trouve l'air complètement idiot.

Et je ne peux m'arrêter de rire.
 
 
 
Zac Square 0   Zac - Arme secrète
 
 
 
Zac est le produit d'une fuite toxique qui, dégoulinant par une veine techno-chimique, se transforma en bassin dans une profonde caverne du puisard de Zaun. En dépit de ces humbles origines, Zac a évolué pour passer du stade de dépôt primordial à celui d'être pensant qui se faufile dans les canalisations de la ville. De temps en temps, il émerge pour aider ceux qui ne s'en sortent pas seuls ou pour reconstruire les infrastructures en mauvais état de Zaun.

C'est un groupe d'enfants zauniens qui rencontra d'abord Zac : ils jetaient des cailloux dans un bassin du puisard... et les cailloux leur étaient renvoyés ! Le « bassin qui renvoie les cailloux » devint célèbre à Zaun et finit par attirer l'attention d'une obscure organisation de techno-chimistes. Malgré les protestations des habitants, les techno-chimistes drainèrent le bassin et rapportèrent la substance qu'ils avaient trouvée dans leurs laboratoires pour y procéder à des expérimentations.

Au fil de diverses expériences conçues pour tester des techniques de renforcement positif et négatif, les techno-chimistes découvrirent que la masse coagulée du bassin semblait avoir des tendances psychoréactives. En d'autres termes, elle s'adaptait aux stimuli qu'on lui fournissait. Si on la traitait bien, elle répondait avec un enthousiasme d'enfant joyeux, mais si on testait sur elle douleur et agressivité, c'est à la destruction que devaient s'attendre les techno-chimistes.

La plupart des chercheurs attribuaient ces réactions à un simple mécanisme réflexe, mais deux d'entre eux n'étaient pas convaincus par cette explication. Ils se demandaient si des expériences destinées à produire une créature supérieurement agressive étaient moralement acceptables. En creusant plus loin, les deux techno-chimistes découvrirent que ce projet était financé par Saito Takeda, un Baron de la chimie au tempérament notoirement violent dont le goût pour les sanguinaires guerres de gangs était redouté. La conclusion était évidente. Takeda cherchait à développer un combattant capable d'encaisser des blessures mortelles, de se faufiler dans des endroits inaccessibles aux humains et d'obéir à tous les ordres. Ils découvrirent également le véritable nom du projet : le Zaunien Amorphe de Combat.

Alors qu'ils s'interrogeaient sur les mesures à prendre, les deux techno-chimistes constatèrent que le gel visqueux ne se contentait pas de refléter les stimuli. La substance avait des comportements non induits, qui suggéraient une pensée consciente. Ils s'efforcèrent de mieux comprendre cette créature qu'ils nommèrent Zac et conclurent qu'elle avait les attitudes d'un esprit pensant doté du libre arbitre. Ils firent part de leurs découvertes au directeur de leur équipe de recherche, mais ils ne furent pas entendus.

Refusant de s'en tenir là, ils se lancèrent secrètement dans des manœuvres destinées à contrer les enseignements violents du reste de l'équipe. Ils apprirent à Zac comment distinguer le bien du mal, l'exposèrent à des actes d'altruisme et de générosité. Leurs efforts portèrent des fruits et Zac témoigna de la tristesse quand une chercheuse se blessa à la main ou quand un autre tua un rat dans le laboratoire. Finalement, les deux techno-chimistes ne purent plus tolérer les cruelles expériences menées sur Zac par leurs collègues.

Une nuit, durant la Fête du progrès, alors que le laboratoire était vide, ils firent passer Zac dans un réservoir monté sur chariot et ils partirent vers un secteur éloigné de Zaun. Quand leur rapt fut découvert, les soldats de Takeda furent envoyés sur leurs traces. Mais Zaun est grand et les chercheurs parvinrent à se cacher de leurs poursuivants. Les deux techno-chimistes avaient envisagé de rendre sa liberté à Zac, mais ce n'est pas ce que voulait la créature. Zac les considérait désormais comme sa famille. Ils étaient les seuls à lui avoir témoigné de la gentillesse et il voulait en apprendre plus sur eux. En vérité, les deux techno-chimistes furent contents de cette réaction, car ils s'étaient tellement attachés à Zac qu'ils le considéraient comme leur fils adoptif.

Pour échapper aux hommes de Takeda, ils changèrent d'identité et d'apparence et s'installèrent loin des yeux inquisiteurs, dans un recoin reculé du puisard. Zac apprit à imiter leur voix et s'adapta rapidement jusqu'à pouvoir donner à sa masse gélatineuse les formes nécessaires pour pouvoir prononcer des sons. Il vécut de longues années aux côtés de ses parents adoptifs, se cachant quand c'était nécessaire dans une marre ou dans les fissures des parois rocheuses. Ses « parents » familiarisèrent Zac avec le monde dans lequel il vivait et lui apprirent qu'il pouvait être merveilleux et riche de beautés indicibles. Ils lui montrèrent la lune se lever au-dessus des Portes du Soleil, le jeu des lumières kaléidoscopiques sur les verrières multicolores des halls commerciaux de Zaun et la vibrante beauté de leur cité en ébullition. Ils lui expliquèrent aussi que le monde pouvait être dur et cruel, et Zac apprit que les gens sont parfois remplis de méchanceté, d'hostilité et de préjugés. Zac rejeta ces comportements et, dès qu'il le pouvait, aidait ses parents lorsqu'ils utilisaient leurs compétences pour soutenir les gens qui les entouraient.

Les deux techno-chimistes faisaient ce qu'ils pouvaient pour soigner les malades ou réparer les machineries défectueuses. Ce furent pour Zac des années d'or. Il explorait Zaun grâce à son réseau presque sans fin de canalisations et en s'infiltrant dans les fissures de ses roches. Bien que Zac fût une créature pensante, un surcroît de stimuli dans son environnement pouvait parfois le submerger. Dans ces moments-là, pendant un bref moment, il absorbait les émotions dominantes qui l'entouraient, qu'elles fussent bonnes ou mauvaises. Parfois, il ne pouvait pas s'empêcher de porter secours aux opprimés et de se dresser contre les brutes. Peu à peu, des rumeurs de son existence se répandirent dans Zaun. La majorité des histoires le concernant le montraient aidant les gens, mais d'autres lui attribuaient des destructions : l'explosion d'une manufacture ou l'ouverture soudaine d'une crevasse dans un quartier habité du puisard.

Finalement, ces rumeurs atteignirent les oreilles de Saito Takeda. Il envoya une bande de truands optimisés récupérer ce qu'il estimait lui appartenir. Ses techno-chimistes avaient tenté sans succès de répliquer le processus qui avait mené à la création de Zac. Takeda voulait que la créature lui soit rendue et ses gorilles optimisés trouvèrent et attaquèrent la maison des parents de Zac. Ces derniers se défendirent avec tous les moyens ésotériques connus des techno-chimistes, mais ils n'étaient pas de taille et, bien que Takeda eût ordonné de les capturer vivants, ils furent tués.

Zac était en train d'explorer les canalisations souterraines de Zaun, mais il ressentit la détresse de ses parents et s'élança à travers la ville pour se porter à leur secours. Il arriva trop tard pour les sauver. Quand il vit leurs cadavres, il fut submergé par une rage d'une ampleur qu'aucun des tueurs du baron n'avait jamais vue. Zac attaqua, écrasa, concassa. Dans sa colère et sa douleur, il détruisit des dizaines d'habitations autour de lui et, lorsque la bataille prit fin, les truands optimisés étaient morts.

Quand les émotions exacerbées de la bataille s'apaisèrent dans la conscience de Zac, il fut ravagé par le remord d'avoir détruit des logements et il jura de poursuivre l'excellent travail accompli par ses parents. Il aida à reconstruire ce qu'il avait détruit mais, dès que cela fut accompli, il disparut dans le vaste réseau de canalisations de Zaun.

Aujourd'hui, Zac vit seul dans les tunnels et les cavernes de Zaun, baignant dans les émotions des habitants de la cité. Il en est parfois enrichi, parfois attristé, selon ce qu'il capte de bon ou de mauvais dans la ville. Il est devenu une sorte de légende urbaine parmi le peuple de Zaun, une créature mystérieuse qui émerge parfois des fissures des rochers ou d'une section endommagée d'une canalisation. La plupart du temps, c'est pour aider ceux qui sont dans le besoin. Mais parfois, quand l'humeur de la ville devient sombre, son apparition cause bien des appréhensions.
 
 
 
Protection
 
 
 
L'heure magique, entre la cinquième et la sixième cloche. C'est le moment que je préfère dans la journée. C'est l'heure à laquelle la plupart des ouvriers de la Scierie finissent leur journée de travail. Ils sont épuisés, mais leurs efforts ont pris fin. Ils laissent derrière eux leurs outils. Un foyer et un repas chaud les attendent. Les gens sont sympathiques, ici, et je prends toujours plaisir à étirer mon corps gélatineux à travers les fentes des parois de roc qui entourent la Scierie. Je ressens l'amour qui émane d'un homme qui rentre chez lui embrasser son fils né il y a quelques jours. Je capte l'excitation d'un couple qui se rend à un dîner romantique dans les Marchés limitrophes.

Leurs pensées coulent en moi. C'est agréable, c'est comme un bain chaud, bien que j'aie tendance à trop me dilater quand la température de l'atmosphère augmente. Dans le tas, il y a toujours des gens moins heureux. Après tout, la vie peut être dure, à Zaun. Certains ont le cœur brisé, d'autres sont vidés par un travail inhumain et n'éprouvent plus que du ressentiment. J'absorbe le bon et le mauvais, parce que telle est ma nature. Parfois, les mauvais sentiments me mettent en colère, mais je ne peux rien y faire. Mes parents m'ont appris que ce n'est pas grave. Si on n'a pas de mauvais jours, on ne peut pas savourer les bons.

Je suis la foule jusqu'à ce qu'elle se sépare progressivement. Un reste de sentiments pénibles continue de peser sur mes pensées. Je décide donc de faire quelque chose de bien pour m'en débarrasser. Je me faufile à travers un réseau de tuyaux fissurés que j'ai depuis un moment l'intention de réparer sans en avoir encore trouvé le temps. Je récupère des fragments de métal dans mon corps en progressant, les expulsant de ma forme amorphe à chaque fois que je vois une fissure avant de chauffer ma circonférence pour les souder à leur place. Les fissures scellées, la station de pompage de Piltover déploie un air plus sain. En conséquence, je l'espère, moins d'êtres fragiles seront touchés par le mal des poumons.

Le bas de la canalisation me conduit jusqu'aux niveaux supérieurs du puisard. Ici, les choses ne sont pas si agréables. Beaucoup de gens manquent de tout, et même le peu qu'ils ont, certains tentent de le leur prendre. Les bassins toxiques qui recueillent tout ce que déversent les forges chimiques me rappellent l'époque où j'étais seul, simple spécimen de laboratoire. J'essaie de ne pas penser à cette époque, cela me met en colère. Et parfois, quand je suis en colère, je brise des choses, alors que je n'en ai pas envie. Je n'aime pas ressentir ce genre de choses, alors je me blottis dans ma crevasse rocheuse préférée, celle qui court sous la ruche bourdonnante du Commercia d'Azur. C'est toujours agréable, ici. Les gens s'y promènent dans les galeries, rencontrent des amis, vont au restaurant ou s'apprêtent à voir le spectacle satirique d'une compagnie itinérante. L'atmosphère est amicale et chaleureuse, c'est l'endroit idéal pour baigner dans tout ce que Zaun a à offrir.

Mais tandis que je me glisse sous les rues, un pic d'angoisse me traverse soudain. Un tremblement de peur et de douleur perturbe ma chair liquide. Je n'aime pas ça. Ça paraît hors de propos, c'est comme quelque chose que je m'attendrais à trouver bien plus profondément dans le puisard. Là où le mauvais est plus fréquent que le bon. Je ne devrais pas ressentir ça ici ! Ce sentiment me pénètre et je me sens de plus en plus en colère. Je suis cette sensation, je veux l'arrêter avant qu'elle ne se répande.

Mon corps se glisse dans les canalisations corrodées qui passent sous la boutique d'un métallurgiste. Ma substance remplit tout l'espace sous le plancher tordu. Une lumière brille par les ouvertures d'une grille soudée au sol. Des voix en colère me proviennent du dessus. Des hurlements, les sanglots d'un homme qui pleure. Je presse mon corps contre la grille. Ma masse gélatineuse se disloque pour se reformer de l'autre côté. Je rétablis ma silhouette à l'intérieur de la boutique.

Le propriétaire des lieux est à genoux, aux côtés d'une femme dont le sang s'écoule d'une blessure au ventre. Un de ses bras est tendu vers les quatre hommes qui se tiennent au milieu de son échoppe ravagée. Je connais les hommes de cette espèce. J'en vois tout le temps dans le puisard. Des truands qui forcent les pauvres gens à payer pour ne pas voir leurs outils de travail saccagés.

L'intérieur de la boutique est éclairé par des lanternes chimiques, l'une d'elles tenue par un homme portant un tablier de boucher. Un crochet à viande est fixé au moignon de son autre main. Les trois autres sont de simples brutes, des demeurés à gros bras en salopettes arlequinées portant d'épaisses lunettes-loupes. Quand je me dresse, leurs yeux s'écarquillent démesurément. J'enfle mon corps, des membres verts jaillissent, gonflés de puissance, et je forme une bouche là où je pense qu'elle devrait être.

J'ai envie de faire vraiment mal à ces hommes. Je sais que ce sont leurs émotions que je ressens, mais je m'en moque. Je veux leur faire aussi mal qu'ils ont fait mal à ces gens.

« Ça ne va pas être joli à voir », dis-je.

Mon bras droit se détend, arrachant au sol le premier truand. Il est propulsé dans la partie métallique de la porte et ne se relève pas. Un deuxième gorille fait tournoyer une masse de fer, une clé à molette géante destinée aux boulons des plus grosses machines. Elle me frappe au centre du corps et elle est rapidement avalée par ma chair ductile. J'attrape l'homme et le soulève avant de le jeter contre le treillis de poutres métalliques du plafond. Il retombe, ses membres pliés en des angles improbables. Le troisième truand fait demi-tour et tente de fuir, mais j'étends mes bras pour saisir les poutres. Je me projette vers l'avant et le frappe des deux pieds dans le dos. Il s'écrase au sol au moment où leur chef me frappe par-derrière avec son crochet à viande.

Ça fait mal ! Oh, ça fait vraiment mal. La douleur fait perdre sa cohésion à mon corps. Je tombe au sol dans une pluie de liquide vert. Un instant, je perds tout sens de l'espace, je vois et je ressens le monde d'un millier de perspectives différentes. Le truand se tient au-dessus de moi, un sourire édenté sur son visage stupide. Il est heureux de m'avoir tué, il est rempli de fierté à l'idée d'avoir détruit un être vivant.

Le plaisir qu'il ressent se répand en moi comme un élixir haineux. Je ne veux pas ressentir cela, ce n'est pas ce que l'on m'a enseigné, mais pour aider ces gens je dois utiliser la colère qui me remplit. Je dois la retourner contre ces brutes. Les globules éparpillés se reforment en moins de temps qu'il n'en faut au truand pour réaliser qu'il ne m'a pas tué autant qu'il l'espérait. Je bondis du sol et je m'effondre sur lui, altérant ma densité pour adopter celle d'un piston hydraulique. Nous nous écrasons contre le mur de la boutique et je sens la chair et les os se disloquer sous moi dans la force de l'impact.

Je m'arrache au mur sanglant et je sens la colère qui m'abandonne progressivement. Je donne à mon corps une silhouette humaine et je ressens les émotions mélangées qui émanent du couple derrière moi. L'homme éprouve un mélange de peur et d'excitation. Sa femme me sourit, mais je perçois sa terrible souffrance. Je m'agenouille à ses côtés et elle me prend la main. Elle est douce. Je suis immédiatement apaisé par sa gratitude.

Je place ma paume sur son estomac. La chaleur coule de moi tandis qu'un fragment de ma substance se glisse dans sa blessure. Je vais abandonner un morceau de moi, quelque chose que je ne ferai jamais repousser, mais j'en fais don sans arrière-pensée, parce que je sais que cette femme vivra grâce à moi. La portion de mon corps qui est entrée en elle répare la chair ébarbée, recoud les tissus déchiquetés, stimule la régénération de ses organes atteints. Son mari passe la main sur sa blessure. Il est stupéfait de voir la chair si rose et si fraîche.

« Merci », dit-elle.

Je ne réponds pas. Je ne peux pas. Déployer une telle énergie me vide et m'affaiblit. Je laisse ma cohésion se dissoudre et je repasse dans les canalisations par la grille. Je ne peux garder d'autre forme tandis que je me laisse glisser dans les fissures rocheuses en me dirigeant vers des lieux dont je sais qu'ils vibreront d'émotions salutaires. J'ai besoin de me renouveler. J'ai besoin de ressentir tout le bien que Zaun a à offrir.

J'ai besoin de me sentir en vie.

J'ai besoin de ressentir.
 
 
 
Ekko Square 0   Ekko - Fractureur du temps
 
 
 
Jeune prodige des rues mal famées de Zaun, Ekko manipule le temps pour renverser toute situation dangereuse à son avantage. En utilisant sa propre invention, la clepsydre-zéro, il explore les différents possibles de la réalité pour surmonter les difficultés. Bien qu'il aime sa liberté, lorsque ses amis sont menacés, il est prêt à tout pour les défendre. Pour quiconque ne le connaît pas, Ekko semble toujours accomplir l'impossible, et du premier coup.

Né avec des capacités intellectuelles hors-norme, Ekko construisit des machines basiques avant même d'apprendre à marcher. Stupéfaits par son génie, ses parents, Inna et Wyeth, se jurèrent de tout faire pour que leur fils ait un bel avenir. À leurs yeux, Zaun, avec sa pollution et sa criminalité, n'était pas un lieu approprié pour un enfant aussi brillant. Ils travaillèrent dur pendant de longues heures et dans des conditions dangereuses pour offrir à Ekko une chance de réussir à Piltover.

Mais Ekko voyait les choses différemment.

Ses parents ruinaient leur santé, ils s'acharnaient à l'usine pour ne gagner qu'un salaire de misère, alors que les produits qu'ils fabriquaient à la main étaient vendus une fortune à de riches Piltoviens ; fortune dont l'avarice des contremaîtres et des clients de la Scierie les priverait à jamais. Les Piltos prenaient du bon temps à bas prix sur la Promenade, ou descendaient à l'Entresol pour se livrer à la débauche dans des clubs particuliers. Non, Ekko ne partageait pas la vision qu'avaient ses parents de la vie chez les privilégiés de la Cité du progrès.

À Zaun, cependant... Où ses parents ne voyaient que la pollution et les crimes, Ekko voyait une ville dynamique débordant d'énergie et de potentiel. Une pépinière d'innovations, un creuset de cultures exotiques, d'immigrants unis par le désir d'ouvrir la voie de l'avenir. Mais même ces derniers n'étaient rien comparés aux natifs de Zaun. Et quand il parlait des « natifs », Ekko ne pensait pas aux voyous optimisés ou aux charognards dont les méfaits faisaient régulièrement la une des journaux piltoviens, mais aux gratte-puisard, aux ramonards et aux horticulteurs qui s'occupent des cultivairs. Ces gens, et bien d'autres encore, étaient le cœur et l'âme de la cité. Ils étaient pleins de ressources, courageux et habiles. Sur des ruines, ils avaient donné naissance à une culture florissante et ils prospéraient là où n'importe qui d'autre aurait péri. L'esprit zaunien enchantait Ekko et le motivait à ne construire ses machines qu'avec des matériaux de récupération qui n'avaient pas de valeur aux yeux de la plupart des gens, et à les tester sur lui-même.

Il n'était toutefois pas le seul à être possédé par cet esprit. Ekko faisait partie d'une bande d'amis composée d'orphelins imaginatifs, de fugueurs curieux et de tas d'autres enfants qui avaient une énergie plus contagieuse encore que la peste grise. Chacun avait des talents uniques, que ce soit en escalade, en sculpture ou même en peinture. Comme de nombreux Zauniens, ces Enfants perdus de Zaun, comme ils s'étaient autoproclamés, rejetaient le système éducatif officiel au profit de l'apprentissage sur le terrain. Ils considéraient les rues labyrinthiques de la ville comme leur mentor et y passaient le plus clair de leur fougueuse jeunesse. Ils faisaient la course dans les allées des Marchés limitrophes. Ils se mettaient au défi d'escalader le Puisard jusqu'à l'Entresol, puis jusqu'à la Promenade. Ils allaient et venaient librement, ne se soumettant à rien ni personne, si ce n'est à leurs propres caprices.

À la différence des criminels et des chimico-punks, Ekko et ses amis avaient décidé de garder leurs corps intacts. Ils désapprouvaient les optimisations, qui étaient selon eux de l'argent gaspillé. Voler ceux qui étaient plus pauvres qu'eux, voire sans le moindre sou, n'était pas non plus vu d'un très bon œil dans leur bande. Les Piltos de la haute société et les brutes bardées d'implants étaient donc les cibles privilégiées de leurs méfaits. Les Enfants perdus de Zaun décoraient leurs repaires secrets avec les biens qu'ils chapardaient et avec des œuvres d'art peintes directement sur les murs. Ils se sentaient invincibles.

À mesure qu'Ekko grandissait, ses inventions devinrent de plus en plus fantastiques et complexes ; elles nécessitaient souvent des composants exotiques qu'il devait « libérer » des décharges. Heureusement pour lui, Ekko ne considérait jamais les barrières comme de véritables interdictions de passer. Les vigilnautes optimisés et les gardes en tous genres se mirent très vite à traquer Ekko et sa bande, ce qui lui valut d'être régulièrement poursuivi. Cela amusait toujours Ekko de voir toutes les mesures que prenaient les laboratoires de Piltover et les usines des Barons de la chimie pour garder leurs décharges. Ils ne se servaient pourtant pas de ces bouts de ferraille. Lui, en revanche, était capable d'utiliser de manière ingénieuse leur matériel de rebut.

Une nuit, alors qu'il fouillait les ruines d'un laboratoire récemment détruit, Ekko fit une découverte époustouflante : un éclat de gemme bleu-vert étincelant. En approfondissant ses recherches, il tomba rapidement sur d'autres fragments du joyau. Les éclats bourdonnaient, comme s'ils essayaient de fredonner une mélodie, et leur chant se faisait de plus en plus fort quand on les rapprochait. Ekko chercha minutieusement le moindre petit bout du cristal brisé ; certains étaient enfouis profondément sous plusieurs tonnes de débris et il dut se faufiler et se contorsionner dans des amas de déchets nauséabonds. À Zaun, tous les enfants avaient entendu parler des cristaux Hextech. Ces cristaux alimentaient les armes et les héros. Ils pouvaient produire de l'énergie. Ils avaient le pouvoir de changer le monde. Et Ekko avait trouvé un cristal Hextech en morceaux.

Avant même de pouvoir célébrer cette trouvaille, l'endroit se mit à grouiller de vigilnautes qui venaient eux aussi fouiller les ruines. Persuadé qu'ils voulaient les fragments du cristal, Ekko fila sans se faire repérer.

En étudiant méticuleusement le cristal, Ekko remarqua que de légers pics d'énergie étaient émis quand il rapprochait les fragments ; leurs bords se mettaient à grésiller et projetaient des vagues qui déformaient l'air autour d'eux. Quand il écarta les morceaux, ses efforts rencontrèrent une sorte de résistance magnétique. C'était comme si les éclats du cristal se rappelaient avoir formé un tout unique. Plus curieux encore, Ekko ressentit quelque chose de très étrange : il se souvint d'un moment de sa vie, mais ce souvenir n'était pas exactement ce qu'il avait vécu.

Tant d'idées bouillonnaient dans sa tête qu'il ne savait pas par quoi commencer. Durant l'une de ses expériences les moins scientifiques, la gemme explosa en un vortex de poussière chatoyante, provoquant des tourbillons de distorsion temporelle. Quand il rouvrit les yeux, Ekko vit plusieurs réalités, plusieurs « échos » de lui-même qui l'observaient, paniqués, à travers les fractures du continuum espace-temps.

Cette fois, il avait vraiment gaffé.

Au prix de gros efforts, Ekko et ses paradoxes réussirent à contenir et à reboucher le trou qu'il avait fait dans le tissu de la réalité.

Ekko finit par maîtriser les pouvoirs temporels du cristal brisé ; l'appareil dans lequel il avait placé la pierre lui permettait de manipuler de courts intervalles de temps. Du moins, en théorie. Avant de pouvoir tester sa dernière création, ses amis le harcelèrent pour qu'il célèbre sa fête en grimpant en haut du Vieux Mordeur. Ekko se mit alors en route avec l'appareil en bandoulière.



Ils se rendirent tous ensemble à la vieille tour, au cœur du Vieux Zaun, et l'escaladèrent en ne s'arrêtant de temps à autre que pour peindre des caricatures obscènes d'un grand ponte de Piltover. Ils étaient presque arrivés au sommet quand une planche se descella, précipitant l'un des enfants dans le vide. D'instinct, comme s'il avait déjà vécu cette situation des milliers de fois, Ekko activa l'appareil au cristal. Le monde se fractura tout autour de lui et il fut tiré violemment à travers des particules temporelles.

Les poils de ses bras se hérissèrent. Une étrange sensation de flottement embruma son esprit. Puis il vit son ami tendre la main vers la planche pourrie pour répéter son erreur mortelle. CRAC ! La planche céda sous le poids du garçon, mais Ekko le rattrapa par le col de sa chemise et l'envoya d'un mouvement de balancier vers une corniche proche. Malheureusement, il évalua mal la trajectoire et jeta son ami dans les lourds rouages du beffroi. Oups.

De nombreux retours dans le temps et quelques ajustements plus tard, Ekko sauva la vie de son ami. Aux yeux des autres, Ekko avait eu des réflexes divins. Sa position au sein de la bande s'éleva instantanément. Il parla aux autres du cristal et de la manipulation du temps, en leur faisant promettre de ne pas ébruiter l'affaire. Au lieu de cela, ils exagérèrent sans vergogne les exploits de leur camarade et, sachant qu'ils ne risquaient rien, ils tentèrent des acrobaties plus audacieuses les unes que les autres. À chaque essai (et autant d'erreurs), la machine de distorsion temporelle qu'il avait appelée « clepsydre-zéro » devenait de plus en plus stable. Ekko découvrit qu'il pouvait chaparder du matériel, battre d'imposants chimico-punks et même séduire les filles en donnant l'impression de toujours réussir du premier coup. Seule la fatigue pouvait limiter le nombre de ses tentatives.

Certaines personnes parmi les puissants des villes jumelles finirent par entendre parler des facéties temporelles d'Ekko. Viktor, un scientifique zaunien respecté (et craint), aimerait s'adjoindre les services du jeune génie ; il a optimisé plusieurs de ses hommes de main pour qu'ils aillent encourager le garçon à le rejoindre. Jayce, un célèbre inventeur piltovien, a quant à lui très envie de rencontrer le Fractureur du temps pour comprendre et copier la technologie qu'il utilise. Mais Ekko aime bien trop son indépendance pour se plier aux exigences des autres. Certains de ses poursuivants peuvent apercevoir Ekko, mais ils se font très vite distancer (souvent de façon embarrassante) par ce puigniard doté d'un talent surnaturel pour deviner leurs faiblesses.

Dans ses rêves les plus fous, Ekko imagine sa ville natale s'élever jusqu'à surclasser la Cité du progrès. Toutes les dorures de Piltover seraient éclipsées par l'ingéniosité et l'audace d'un Zaunien qui n'aurait pas grandi avec une cuillère d'argent dans la bouche. Il n'a pas encore de plan, mais Ekko a tout le temps qu'il lui faut pour réaliser son rêve.

Après tout, s'il peut changer le passé, pourquoi ne pourrait-il pas aussi changer le futur ?
 
 
 
Berceuse
 
 
 
La journée avait été longue, vraiment longue.

Et pour Ekko, ce n'était pas seulement une façon de parler. Tout était allé de travers et réparer les dégâts lui avait demandé un temps fou. Tout d'abord, Ajuna avait presque failli se tuer en escaladant le Vieux Mordeur. Le petit garçon voulait tellement ressembler à Ekko qu'il s'était mis en tête de cabrioler sur le flanc de la tour et s'était élancé avant que ses amis ne puissent l'en empêcher. Au premier saut un peu compliqué, le gamin avait failli y rester. Heureusement, Ekko avait déclenché sa clepsydre-zéro. Dix-huit fois, il avait entendu le hurlement déchirant du gosse qui dégringolait avant de trouver un moyen d'arrêter la chute et de lui sauver la vie.

Puis, alors qu'il fourrageait à la recherche de technopièces dans la décharge du Clan Ferros, un gang particulièrement agressif de vigilnautes l'encercla. Des gros, en plus, couverts d'implants d'amélioration qui enlaidissaient laidement leur laideur. Leur rapidité surprit Ekko, mais ce qui l'étonna moins fut qu'ils tiraient pour tuer. Les Piltos et leurs potes avaient autant de considération pour les gamins ferrailleurs dans son genre que pour les rats d'égout. Heureusement la clepsydre-zéro était là pour lui permettre de se sortir des situations les plus désespérées. Après quelques dizaines de rembobinages infructueux, Ekko changea de tactique et dégaina son dernier jouet : le Convergeur. Il était censé irradier un éclair aveuglant avant d'attirer dans son centre tout ce qui n'était pas solidement vissé quelque part.

Mais le Convergeur ne fonctionna pas. En tout cas, pas comme prévu. Il explosa. Et c'est là que les choses devinrent intéressantes. Contrairement à la plupart des inventions explosives d'Ekko, la détonation d'un bleu intense se figea en plein milieu de son extension. Des colonnes d'énergie s'échappaient de l'épicentre. Des fragments du disque progressaient à la vitesse d'un escargot sur ce qui aurait été, à vitesse normale, une trajectoire mortelle. Même l'aveuglant éclair sphérique était comme gelé dans l'espace.

Et le plus passionnant restait à venir. L'explosion implosa, se reformant en Convergeur pour revenir se placer dans la paume d'Ekko, froid comme un vent de Freljord.

Génial, pensa Ekko. Il rembobina le temps pour pouvoir recommencer plusieurs fois. Dans un esprit purement scientifique, bien sûr.

Quand Ekko rentra enfin chez lui, son corps était épuisé, mais son esprit alerte. L'appartement était fonctionnel, les meubles rares et guère exubérants. La chambre d'Ekko était un petit recoin séparé par un rideau, surchargé de livres, de technopièces ferraillées à droite et à gauche et de cachettes pour la clepsydre-zéro et le Convergeur. C'était aujourd'hui l'un de ces jours rares où ses parents rentreraient tous les deux de bonne heure, et il avait quelque chose à leur dire.

« Maman, papa. » Il s'entraîna dans le reflet que lui renvoyait le cylindre brillant de sa clepsydre-zéro. « Je ne veux pas entrer dans un des clans ni dans une école de Piltos. Je veux rester ici avec vous et avec mes amis. Je refuse d'abandonner Zaun. »

Ses mots vibraient de toute la confiance qu'on peut avoir quand on répète seul dans un appartement vide, avec pour seuls interlocuteurs l'écho et les reflets. Des interlocuteurs dont la seule réponse est le silence.

Il entendit le cliquètement des clés dans la serrure de la porte d'entrée. À toute vitesse, Ekko glissa sa clepsydre-zéro sous la table et la recouvrit d'un tissu noir. Il ne voulait pas que ses parents s'inquiètent d'escapades où il ne caracolait qu'équipé d'un instable outil Hextech de manipulation temporelle.

La porte s'ouvrit et les parents d'Ekko rentrèrent, pour la première fois de la nuit. Ils avaient presque l'air d'étrangers aux yeux de leur propre fils : leur travail les avait considérablement vieillis en quelques semaines, depuis la dernière fois qu'Ekko les avait vus ensemble. Leur routine était toujours la même. Ils se traînaient jusqu'à la maison avec le maigre repas acheté grâce au salaire du jour, gardaient le reste de l'argent pour les impôts et les pots-de-vin, s'endormaient épuisés sur leur chaise, le menton contre la poitrine, jusqu'à ce qu'Ekko leur ôte leurs bottes et les conduisent au lit.

Les valises sous leurs yeux étaient assez lourdes pour les voûter vers le sol. Mais ce soir-là, sa mère apportait un petit paquet enrobé dans un papier attaché par une ficelle.

« Bonjour, mon petit génie. » Sa mère déploya une énergie qu'elle n'avait plus pour tenter de donner vie à ces mots. Cependant, son expression dans ce bref moment de tendresse, le regard posé sur son fils assis à la table, ça n'était pas quelque chose que l'on peut feindre.

« 'soir, m'man. 'soir, p'pa. » Cela faisait très long qu'ils ne s'étaient pas assis tous les trois à la table familiale. Ekko se réprimanda intérieurement de ne pas avoir trouvé quelque chose de plus substantiel à dire.

Son père rayonnait de fierté ; d'un air gentiment moqueur, il passa la main dans la coupe mohawk de son fils. Ekko n'arrivait pas à se souvenir d'un jour où son père aurait paru moins vieux, moins sillonné de rides sous des cheveux épars.

« Je croyais t'avoir dit de te faire raser cette mèche », dit son père. « Avec une coupe pareille, tu te feras trop remarquer dans les académies de Piltover. Il n'y a qu'à la Scierie que tu pourrais ressembler à ça. Ils prennent n'importe qui. Et tu n'es pas n'importe qui. D'ailleurs, tu en es où de tes demandes d'inscription ? »

C'était le moment. Mais Ekko sentit que les mots qu'il avait préparés avaient le plus grand mal à sortir. L'espoir qu'il voyait dans les yeux de son père l'empêchait de répondre trop vite.

Sa mère profita de ce silence pour intervenir.

« Nous avons un cadeau pour toi. » Elle posa le petit paquet sur la table. Les deux adultes rapprochèrent leur chaise pour mieux voir tandis qu'Ekko dénouait la ficelle. Il ouvrit le papier sans lui faire la moindre déchirure. Au centre, il y avait une petite brioche dont la croûte était parfumée par le miel et les noix. La brioche venait de chez Elline. Elle était célèbre pour faire cuire les meilleures pâtisseries de Zaun, et pour se les faire payer jusqu'au dernier sou. Ekko et ses amis chapardaient souvent les desserts qu'elle destinait aux bourgeois capables d'en payer le prix, sans le plus petit soupçon d'hésitation.

Ekko releva la tête pour voir la réaction de ses parents. Leurs yeux brillaient. « C'est beaucoup trop », dit le garçon. « On a besoin de viande, d'un vrai repas. »

« Tu ne pensais pas qu'on oublierait ta fête, quand même ! » dit son père avec un petit rire. « Comme tu l'as oubliée toi-même. »

Ekko, en effet, ne savait pas du tout quel jour c'était. Mais ça ne changeait rien, ce cadeau était totalement extravagant. Surtout qu'il était sur le point de détruire tous les espoirs que ses parents nourrissaient le concernant. Un sentiment de culpabilité montait en lui. « Le proprio nous fera chasser si on paie encore une fois le loyer en retard. »

« Laisse-nous nous inquiéter de ces questions. Tu mérites quelque chose de bien, pour une fois », dit sa mère. « Allez, tu as bien le droit à un gâteau une fois dans l'année. »

« Et vous, qu'allez-vous manger ? »

« Je n'ai pas faim », répondit sa mère.

« J'ai mangé au boulot », mentit son père. « Du fromage et de la viande de Piltover. C'était très bien. »

Ils regardèrent Ekko prendre une petite bouchée du gâteau. C'était sucré, onctueux, les miettes lui collaient aux doigts. C'était si riche que le goût lui en resta longuement sur la langue. Ekko commença à couper la brioche en trois, mais sa mère secoua la tête. D'une voix douce, elle se mit à fredonner la chanson traditionnelle des jours de fête et Ekko comprit que ses parents refuseraient de prendre leur part. C'est le cadeau qu'ils lui faisaient.

Son père aurait lui aussi repris la chanson s'il ne s'était déjà endormi sur sa chaise, le menton contre la poitrine. Ekko jeta un coup d'œil à sa mère qui semblait elle aussi de plus en plus mal résister à l'assoupissement.

L'un des avenirs qui s'offrait à Ekko, c'était la Scierie, et un salaire indigent au bénéfice d'une autre ville, pour la gloire d'étrangers lointains. La pensée lui en parut insupportable. Il se souvint de fragments de conversations, de bribes captées par ses oreilles d'enfant, de ses parents discutant à voix basse d'inventions capables de leur ouvrir les portes des clans. D'idées dont ils espéraient qu'elles changeraient le monde et modifieraient l'avenir qui leur était prescrit avant la naissance de leur fils. Ekko savait être leur seul espoir. Mais il aimait la vie à Zaun. S'il faisait ce que ses parents souhaitaient, qui prendrait soin d'eux ou de ses amis ?

Il ne pouvait pas briser leur rêve. Pas ce soir, pas le jour de sa fête. Demain, peut-être.

Ekko ne prit pas une bouchée supplémentaire de sa brioche. Il actionna sa clepsydre-zéro. Sa maison se liquéfia dans un tourbillon de poussière colorée. Le grondement de la vie quotidienne fut englouti par un silence absolu. Le moment se divisa et l'entoura dans un vortex de lumière.

Quand les fragments de l'avenir furent dissipés par le passé, les parents d'Ekko revinrent à la maison pour la deuxième fois de la soirée. Il y eut une troisième fois, une quatrième, une cinquième, et bien d'autres encore.

À chaque fois que la scène se renouvelait, Ekko ne changea pas le moindre détail : la lumière dans les yeux de sa mère, le sourire fier de son père. Ekko combattit le sommeil qui l'engourdissait peu à peu pour revivre encore et encore ces moments volés, mais la voix douce de sa mère et la chaleur de l'appartement finirent par le faire sombrer dans le sommeil.

La journée avait été vraiment longue.
 
Mise à jour sur le PBE (12/01)
Bienvenue à Zaun !
 
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  • This commment is unpublished.
    stormstrike · 7 years ago
    J'ai pas vraiment accroché sauf sur celle de Janna, très belle histoire je trouve digne d'un disney xD
  • This commment is unpublished.
    lel · 7 years ago
    trop long
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