On avait commencé avec 16 équipes, leur nombre est passé à 8. Les équipes s'affrontent depuis plus d'une semaine déjà pour savoir qui inscrira son nom au panthéon des champions du monde. Et cette année les surprises n'ont pas manqué. De la première équipe coréenne éliminée en phase de groupe depuis 2013 aux sueurs de certains favoris au titre, les 8 jours de compétition ont été fabuleux.
Gen.G éliminé, G2 Esports qualifié, des scénarios inattendus
Les qualifiés :
Afreeca Freecs
Deux matchs, deux défaites. C'est ainsi que le deuxième seed coréen avait démarré sa compétition. Un début qui a mis dans une rage sourde les fans coréens, déjà particulièrement remontés contre l'équipe après les sanctions pour toxicité à l'encontre du coach de l'équipe. La manière avait également beaucoup inquiété les supporters d'Afreeca Freecs, voyant ses joueurs manquer totalement de respect au Heimerdinger de Hjarnan en le laissant jouer son champion fétiche, confirmant sur la scène internationale son winrate de 100%.
Mais la pause d'une journée entre les matchs aller et retour a été l'occasion pour eux de remettre de l'ordre et revenir en force avec un 3-0 convaincant. Toujours loin du niveau espéré, en particulier pour Kiin en toplane, totalement invisible pour le moment, l'équipe a quand même pu décrocher une première place leur assurant un quart de finale plus abordable.
G2 Esports
Ocelote doit se demander où est la logique dans les résultats de sa structure. Pendant deux ans l'ancien joueur a vu son équipe dominer de la tête et des épaules le championnat européen, glanant quatre titres consécutifs (une première en Europe), comptant dans ses rangs la meilleur botlane de l'Ouest et le meilleur entraîneur d'Europe (Youngbuck). Plus rien de cela n'était vrai cette année. Aucun titre de champion, laissant passer les deux dans les bras d'un Fnatic lui aillant subtilisé Youngbuck, une botlane partie de l'autre côté de l'Atlantique. Mais une différence notable à son avantage : son équipe est, pour la première fois de son histoire, en quarts de finale des Worlds.
Le Top 8 du Monde, Ocelote en a rêvé et il l'a obtenu avec une équipe pourtant réputée bien plus faible que ses précédentes versions. Grâce à un Wunder en très grande forme, très à l'aise dans une méta de toplaner carry et un Wadid phénoménale, capable de jouer des supports à engage comme Rakan comme des supports défensifs comme Tahm Kench, G2 Esports a réussi à surprendre tout le monde. Et histoire de bien respecter les traditions européennes, G2 Esports s'est qualifiée suite à un tiebreaker, continuant la longue lignée d'invincibilité pour la région dans ces matchs décisifs.
Royal Never Give Up
"Favoris au titre", "6-0 tranquille", "Yeah of Uzi". Les superlatifs ne manquaient pas à l'approche de la compétition pour indiquer le niveau attendu de la structure championne du MSI 2018, en quête d'un Grand Chelem encore jamais obtenu (2 titres nationaux, MSI et Worlds la même année). Forts de ses trois titres cette année tout le monde voyait RNG écraser la compétition dans son groupe et avancer tranquillement vers les quarts.
Mais comme une piqure de rappel, comme une note laissée pour rappeler que les favoris restent humains, le groupe B n'a pas laissé RNG s'échapper aussi facilement. La phase aller des matchs leur a offert un 3-0 tranquille, mais la phase retour les a rappelé sur Terre, lâchant deux parties pour le moins inattendues contre Vitality et Cloud 9, les forçant à passer par un tiebreaker contre les Nord-Américains. Un tiebreaker certes remporté, qui les laisse à la première place du groupe, mais qui a montré à toutes les équipes de la compétition que shutdown Uzi est non seulement faisable mais met également RNG en situation très instable.
Cloud 9
Les années se suivent et se ressemblent pour les NA. Depuis 2016, une équipe NA parvient à sortir des groupes aux Worlds, et ce chaque année. Cloud 9. Aucune autre n'y arrive, quelque soit son seed. Pourtant la compétition n'avait pas bien débuté, se faisant démolir par RNG pendant que Vitality battait Gen.G. Mais une victoire salvatrice contre les européens, arrachée dans les derniers instants grâce à un deuxième Elder Drake, les remets dans la course à égalité avec Gen.G et Vitality à l'approche des matchs retours.
Et pour une fois les matchs retours n'ont pas été lé théâtre d'une débâcle américaine. Bien au contraire : bien décidé à rester la seule équipe de sa région à passer les phases de groupe comme chaque année, Cloud 9 a tout simplement remporté tous ses matchs retours, avec la manière, ne laissant aucune chance à ses adversaires. Pour les arrêter il a fallu un RNG motivé pendant le tiebreaker. Cinquième quart de finale en six participations consécutives, Cloud 9 devient une des équipes les plus régulières à ce niveau de compétition.
KT Rolster
Pour sa première compétition internationale depuis les Worlds 2015 après de multiples tentatives de la "Dream Team", KT Rolster commence sereinement ce tournoi. Dans ce qui s'est avéré être le groupe le plus facile pour le 1er Seed, les coréens n'ont pas eu besoin de beaucoup se dévoiler pour récupérer la première place. Visiblement même un peu trop puisque les coréens ont lâché une partie contre les chinois d'EDG qui aurait pu amener un tiebreaker mais la victoire de Team Liquid leur a permis de l'éviter.
Toujours considéré comme les favoris de ces Worlds il sera toutefois intéressant de voir si le manque de compétition dans leur groupe n'a pas fait plus de mal que de bien.
EDward Gaming
Les fans chinois claquaient des dents à l'approche de ce groupe. Habitués aux sous-performances à l'international, EDG a finalement rassuré ses fans, il faudra encore compter sur eux en quarts de finale de ces championnats du Monde, un cap que les coéquipiers de Clearlove sont habitués à atteindre (2014, 2015, 2016). Assez assurés dans leurs match EDward Gaming a confirmé sa bonne prestation du PlayIn, confirmant le fait que toutes les équipes de régions majeures passant par le PlayIn se qualifient en quarts de finale (Fnatic, World Elite, Cloud 9 en 2017, G2 Esports, Cloud 9 et donc EDG en 2018).
Prochaine étape pour EDG : passer en demi-finale pour la première fois de son histoire. Arrêté à chaque fois lors de ses dernières qualifications, en particulier par Fnatic en 2015 sur un sec 3-0, Clearlove aura à cœur de retourner la pareil aux européens.
Fnatic
Les rumeurs les promettait comme une version encore meilleure que celle de 2015. La phase aller a pu en décevoir quelques uns, mais la phase retour a du tous les récupérer tant la performance de Broxah et ses coéquipiers fut magistrale. Facile vainqueurs d'100Thieves et G-Rex, clairement pas au niveau des deux favoris du groupe, Fnatic s'est attaqué à invictus Gaming dans ce qui aurait pu être le dernier match de la phase de groupe. Mais lorsque les chinois ont laissé passer Aatrox et Urgot Bwipo et Caps ne se sont pas fait prier pour pick les deux et rouler sur iG dans une macro absolument impeccable, ne laissant jamais TheShy splitpush sur sa Fiora. Grâce à cette victoire Fnatic a pu s'offrir un tiebreaker pour la première place, match remporté à nouveau grâce à une macro léchée et des performances individuelles de très haut niveau (en particulier de Broxah, absolument impérial sur son Lee Sin).
Invictus Gaming
L'équipe chinoise était attendue au tournant, mise souvent en tant que favoris du tournoi juste derrière RNG et KT Rolster. Avec deux solos laners de très grand talent avec TheShy au top et Rookie au mid, les confrontations avec Fnatic étaient particulièrement attendues. Après une phase aller très propre, iG était en position de finir seule équipe invaincue de la phase de groupe avant leur rencontre contre Fnatic. Mais les deux matchs ont révélé un certain nombres d'inquiétudes chez les chinois. Entre un JackeyLove en petite forme, un Ning complètement perdu et un Rookie qui prend parfois un peu trop de risques, invictus Gaming a montré quelques faiblesses. Deux jours seront-ils assez pour tout régler ?
Les équipes éliminées :
Les champions du monde en titre Gen.G voit sa compétition prendre fin extrêmement tôt. Pas du tout à l'aise, écrasés par toutes les équipes de son groupe les coréens ne défendront pas leur titre devant leur public. Dans la droite lignée des déceptions Flash Wolves a également fait très fort. Pourtant dans un groupe entièrement à leur portée et après un excellent départ les taïwanais ont encore sous-performé aux Worlds. Une habitude qui commence à frustrer les fans de la LMS, dépités après les défaites pour seulement trois victoire de leurs équipes (MAD Team et G-Rex s'ajoutant à Flah Wolves). Derrière Team Liquid n'a pas pu se défaire de son groupe, ne montrant jamais un niveau de jeu suffisant pour décoller de sa troisième place pendant que 100Thieves s'embourbait dans des performances sans saveurs, laissant sur le banc son ADC fétiche CodySun, laissant présager de nombreux problèmes internes. Phong Vu Buffalo de son côté n'a pas réussi à jouer au premier plan mais a su jouer les troubles-fêtes, empêchant la qualification de Flash Wolves. Pour finir pour ses premiers Worlds Vitality est passé tout proche de l'exploit et de la qualification mais la défaite lâchée contre C9 lors des matchs aller leur a fait trop mal.
Les quarts de finale
Et si c'était l'année pour l'Ouest pour arriver en finale pour la première fois de l'histoire des Worlds ? (la saison 1 aucune équipe coréenne ou chinoise était présente). Le tirage au sort a, au plus grand bonheur des joueurs de Fnatic et Cloud 9, envoyé RNG et KT Rolster (les deux favoris du tournoi) dans la même moitié de tableau, loin d'eux. Mais avant de parler de finale, il y a l'étape des quarts de finale.
Après leur performance en groupe invictus Gaming ne semble pas aussi dominant qu'on pouvait le penser et la botlane Deft/Mata a de bonnes chances d'être un atout fabuleux pour les coréens de KT Rolster face à la botlane plus faible JackeyLove/Baolan. Toujours du côté des botlane l'écart entre Uzi/Meiko et Hjarnan/Wadid risque d'être un problème titanesque à régler pour G2 Esports dans sa confrontation contre Royal Never Give Up. Convaincu d'être capable de battre Uzi à condition qu'il soit sur Heimerdinger, Hjarnan ne verra surement pas la couleur du donger.
Dans l'autre moitié de tableau Afreeca Freecs n'arrive pas dans la plus grande des confiances face à Cloud 9 qu'Hylissang prévoit même comme meilleur. Mais à ce jour aucune équipe occidentale n'est parvenue à remporter le moindre BO5 contre une équipe coréenne. L'occasion d'une première ? Pour finir les quarts Fnatic affrontera EDward Gaming dans un intéressant remake du quart de finale de 2015. Le score avait été de 3-0 à l'époque et Rekkles aura surement pour but de réitérer cette performance pour arriver dans la plus grande confiance en demi-finale.