C'est un peu plus complexe en réalité, parce que plus que la notion destruction, il y a celle de l' «
». Selon le message qu'ils transmettent à leurs victimes : «
». Il y a en vérité une part de « noblesse » dans leurs actions, car non-seulement ils se développent par l'intégration de schémas biologiques, culturels et technologiques, mais surtout, ils permettent à d'autres espèces de rejoindre leur propre niveau de plénitude. Car selon eux, il est le stade final de ce qu'est l'évolution. Ainsi, si l'intégration en
est brutale, elle n'en est pas moins bénéfique pour ceux qui la subissent. Enfin, dans leur conception en tout cas.
, un raisonnement similaire. La volonté de faire parvenir l'humanité à un nouveau stade de son évolution. De faire entrevoir, aux Hommes, sa propre « illumination ». Car ce qui est notable aussi, c'est que
, par exemple, mais bien un nouvel être. Une entité qui a été profondément altérée par la machine, au point d'être devenu un hybride à la personnalité modifiée, au mode de pensée alternatif.
Et là encore, la fusion de l'humain et de la machine est un concept courant de l'imaginaire science-fiction. J'ai déjà parlé de la fin de la « synthèse » de Mass Effect, mais je pourrais aussi citer une de celle du premier Deus Ex, quitte à rester dans le jeu vidéo. Monument du
, et déjà plutôt âgé. Il date (déjà) de l'an 2.000 ! Nous sommes dans la peau de l'agent
œuvrant pour le compte d'une agence antiterroriste. Mais dans le monde futur, rien n'est si évident, et notre personnage se retrouve bien vite empêtré dans de multiples complots entre-imbriqués les uns dans les autres. Toujours est-il qu'
nous permet de choisir de fusionner avec une Intelligence Artificielle hyper-avancée et toute puissante :
. Le héros deviendrait ainsi un simili de «
». Et un tout autre humain...
» n'était pas ce que l'on cherchait ? S'il était plutôt une création de l'homme plutôt qu'un développement ? Et si notre futur était une «
! Je vais tout de même essayer d'un le plus concis et clair possible. Comprendre tenter de ne pas partir dans tous les sens, ce qui risque de ne pas être une mince affaire !
, car le terme peut avoir plusieurs définitions. Et particulièrement, deux bien distinctes.
Mais avant toute chose, la base. L'intelligence artificielle, abrégée IA, pour raison de commodité, est la recherche d'un processus de raisonnement machine dans l'objectif de satisfaire un besoin. Ainsi dans le jeu vidéo, les adversaires contrôlés par la machine possèdent une IA, qui définira leur manière de réagir aux actions du joueur. Elle est généralement suffisamment simple pour que l'on repère les mécanismes qui la régissent. Ainsi, dans Fire Emblem : Awakening, vos ennemis réagiront de la manière suivante : si vous n'êtes pas à portée d'attaque, ils ne se déplaceront pas (sauf s'il y a un script contraire dans la mission prévoyant un mouvement au tour X), autrement ils attaqueront votre personnage, même s'ils sont largement défavorisés. Ils se déplacent aussi toujours de manière à attaquer la cible sur laquelle ils infligeront le plus de dégâts, ou qu'ils seront susceptibles de tuer. C'est un fonctionnement particulièrement sommaire. Il s'agit de la forme la plus basique d'IA.
Mais maintenant celles qui m'intéressent le plus sont celles qui possèdent, ou du moins, tentent d'imiter les particularités du raisonnement humain. On distingue ces deux formes, respectivement, par les adjectifs «
forte » et «
faible ». Dans le premier cas, l'
IA aurait atteint le stade où elle ne serait plus différentiable de la pensée humaine dans le sens où elle serait capable de réfléchir et comprendre ses propres raisonnements. Elle aurait développé une
conscience qui lui est propre, et sans doute appris le concept de «
sentiments ». Le second est plus pragmatique, l'
IA aurait été programmée dans l'optique de mimer les réactions humaines. Elle n'aurait pas de conscience et ne serait finalement qu'un reflet de son créateur et de ses interlocuteurs. Elle est ce pourquoi elle a été conçue, et rien d'autre.
En réalité, il y a un doute même quant à la possibilité de distinguer ces deux types de fonctionnement. Comment dans les faits pourrait-on déterminer qu'une
IA éprouve une conscience plutôt que de simuler les comportements qui lui seraient liés ? Tout en sachant qu'il s'agit d'un concept que l'on a déjà du mal à caractériser, alors le faire pour des êtres non-humains...
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« Qu'est-ce que la mélancolie ?
Puis-je ressentir la mélancolie ? »
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J'avais déjà
rapidement écrit sur Orianna, en posant brièvement cette thématique. Effectivement, on peut s'interroger sur sa position dans ce problème. On sait d'elle qu'elle a été conçue par un père éploré après la mort tragique de sa fille. L'automate lui serait un double-substitut, auquel il donnerait l'apparence et le nom. Ce dernier étant particulièrement important. Il l'a nommé de la même manière... Ce qui signifie qu'il choisit de l'identifier complètement à la défunte, elle serait toujours un peu en elle. La question étant de savoir s'il a plus intégré d'elle qu'une apparence et un nom. Mais ce qui est certain, c'est qu'il a eu l'objectif de faire revenir sa fille de cette manière.
Il nous est dit de l'
Orianna mécanique, qu'elle échoue dans ses rapports sociaux, car elle ne parvient à comprendre ni les sentiments, ni la morale de ceux avec qui elle cherche à échanger. Ce qui ferait d'elle «
une coquille sans âme » (l'expression employée étant particulièrement intéressante). On a là un parallèle avec la nouvelle «
Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? » de
Philip K. Dick, dont s'est très largement inspiré le film «
Blade Runner » de
Ridley Scott. Les Androïdes, copies parfaites des humains, juste dans les moindres détails, y sont décelés par leur manque d'empathie, grâce au test de
Voight-Kampff, et notamment envers les animaux. Et effectivement,
Orianna a sans doute quelques difficultés à se placer une barrière morale : elle s'interroge sur «
Pourquoi ces hurlements ? », «
Pourquoi meurent-ils sans cesse ? »...
La demoiselle mécanique est particulièrement attachante et touchante, dans ce sens où elle incarne une jeune fille perdue dans un univers qui lui est totalement étranger. Elle est la seule de son «
espèce », tout en ayant de l'humain en elle. De celle qui lui a précédé, qu'elle a remplacée, de la fille de son créateur. Elle doit lutter entre ces deux penchants, la machine, froide et calculatrice et la flamme de vie, vacillante, du fantôme de cette
Orianna si pleine de vie.
Et pour moi, le plus paradoxal est que la Sphère qu'a confectionné
Covin Reveck pour la protéger, tend à lui faire perdre son humanité. L'automate le signale : «
La Sphère est en colère. ». On sait que toutes deux communiquent, et il est bien probable que ce duo ferme
Orianna à la compréhension des Hommes.
Pourtant, il reste de l'humain en elle. De ce qu'a placé le
piltovien, cette chaleur née de son profond amour. J'imagine un spectre qu'elle perçoit sans toutefois ni le voir ni le comprendre. Elle sent une présence, elle sent la chaleur, mais ne parvient pas à l’interpréter. Elle questionne les Hommes, mais elle est trop maladroite. Alors elle se tourne vers la Sphère... Celle-ci est bien loin d'intégrer des « sentiments ». Je vois
Orianna comme une création torturée, différente de celle qu'elle remplace, et se considérant de fait, imparfaite. Peut-être même comme un échec.
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« Euh... Patron ? Il y a comme une grooooosse blatte sur la voie. Je fais quoi moi ? »
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J'en reviens à l'expression de «
coquille sans âme ». Je l'avais déjà mentionné, il s'agit de l'expression qui sert de titre à l’œuvre de
Masamune Shirow, «
Ghost inthe Shell ». Le «
fantôme » dans la «
coquille », dans l' «
enveloppe ». Le « Ghost » est le terme qu'il emploie par définir la conscience et la personnalité d'un individu, en opposition à un simple programme informatique qui ne ferait que mimer ces caractéristiques.
Il y a un épisode marquant dans la série. Pour faire bref, on suit une petite équipe d'agents hyper-spécialisés et performants, appelé section 9 Sécurité Publique. Ceux-ci utilisent des machines dotées d'
IA :
les Tachikomas. Elles apparaissent bien vite plutôt exubérantes, mais n'ont pas été conçues comme des
IA fortes... En revanche, au cours des missions, elles gagnent en indépendance et commencent à prendre leurs propres décisions. Le
Major Kusanagi (personnage principal de la série), suspecte une défaillance et les envoie en maintenance. Il s’avéra que les machines avaient développé un Ghost !
Là où elles formaient un esprit collectif, elles possèdent maintenant aussi une individualité et la capacité de ressentir des émotions comme la peur de la mort ou la perte d'un proche. C'est pourquoi
certains Tachikomas choisiront de se sacrifier pour protéger Batou (autre personnage emblématique de la série). On ne sait pas réellement comment elles en sont arrivées là, seulement que leurs relations avec
Batou n'y sont pas pour rien. Elles ont, semble-t-il, évolué grâce à leurs expérimentations et au rapports humains.
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La demoiselle a peut-être des sentiments après tout ! |
J'en arrive au personnage de
Blitzcrank. Celui-ci a été conçu de manière à s'occuper de la maintenance de systèmes particulièrement nocifs pour les humains. Il nous est donné le nom de « procédés de recyclages », sans grands détails. Or, nous savons que les zauniens se soucient très médiocrement de leurs rejets franchement toxiques pour ne pas dire mortels.
Les savants notèrent qu'il s’attelait à sa tâche avec de plus en plus de réussite. Ils s'en félicitaient. En revanche de nouvelles interrogations se posèrent alors que le golem de vapeur évoluait bien plus qu'ils ne l'auraient imaginé. Cette faculté d'apprentissage avait élevé
Blitzcrank en un individu conscient de sa propre existence. De toute évidence, il n'était plus une « simple » machine.
L’événement était suffisamment important pour que tout le gratin de la Cité se réunisse de manière à discuter du sort du robot pensant. Passées les palabres des uns et des autres revendiquant la paternité du projet, et même si elles ont eu une incidence importante pour
Viktor... Il fut finalement décidé que
Blitzcrank disposait effectivement d'une conscience, qu'il avait affirmé son individualité. Le conseil le déclara pleinement libre, non sans être influencé par l'opinion populaire. Tout comme les
Tachikomas, d'une machine disposant d'une capacité de réflexion, il avait acquis un «
ghost » de ses interactions et expériences.
Sorti au cinéma très récemment en France, le film «
Her » de
Spike Jonze, explore de façon très intéressante la thématique de l'éveil d'une
IA. Il nous est présenté
Theodore, au métier plutôt cocasse (je n'en dirai pas plus), mais surtout endurant une rupture difficile. Celui-ci, intrigué par une publicité, décide de se procurer un tout nouveau système d'exploitation présenté comme une
IA douée d'apprentissage. Elle choisit le nom de
Samantha, et surprendra
Theodore par son esprit et la chaleur de sa voix... Jusqu'à le charmer, nouant ainsi un couple bien particulier.
Mais si je fais le parallèle avec le film, c'est aussi parce qu'il traite du développement de l'IA. Tout comme Samantha est importante dans la vie de Theodore, et le remet sur les rails, lui l'est pour elle. Grâce à lui, au partage de ses émotions, de son amour, elle évoluera. Ce n'est pas uniquement la faculté d'apprentissage qui change les IA, mais surtout leurs expériences auprès des êtres gardiens d'émotions « vraies ». Car pour les connaître, il faut certainement les avoir vues et ressenties. Il serait difficile de les programmer...
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Icare cyberpunk-ien, directement repris de Deux Es : Human Revolution |
De retour dans League of Legends, on a deux choses intrigantes ici.
Premièrement, on comprend que les hommes cherchant l'amélioration pour le biais de la machine tendent à se pervertir. Ils perdent une part de leur humanité. Si on peut difficilement admettre la bienveillance dans le boucher sanglant qu'était Urgot avant sa mort, il est évident que depuis sa résurrection, il a perdu l'étincelle d'humain qui lui restait. Quant à Viktor, il prône désormais une conception de la vie qui a tout de dystopique. La « Glorieuse Évolution » dit-il ? Je doute qu'elle soit du goût de beaucoup.
Et secondement, les robots / machines / IA n'acquièrent leur conscience que par le choc de la rencontre avec l'esprit humain. C'est certainement ce qui fait défaut à Orianna, solitaire, enfermée dans son monde illusoire...
La pop-culture semble nous enseigner que l' « être parfait » naîtra d'abord en un individu humble, l'orgueil menant généralement au pire des schémas dans la fiction. C'est aussi le
mythe d'Icare ou
de Prométhée, maintes fois repris, sous différentes formes.
Puis de la jonction entre deux modes de pensée et de raisonnement, deux formes et visions de la vie. L'un organique, l'autre artificiel. Ce sera aussi le thème du premier film
Ghost in the Shell, aboutissant une nouvelle fois par la fusion de deux esprits, humain et artificiel.
Or, nous savons qu'Orianna possède une parcelle de l' « âme » de sa prédécessrice en elle. Seulement, elle est d'une certaine manière, comme « scellée ». Qui sait ce qu'il adviendra d'elle, si un jour, elle s'éveille ?
De la Dystopie en Valoran !
Le transhumain est déjà là, les progrès sont visibles partout ! La magie tend à disparaître (prochain sujet de blog...?), l'avenir en Valoran semble éclatant, flamboyant !
Peut-être pas tant que ça... Tout l'article patauge gaiement dans le cyberpunk, or la caractéristique principale de celui-ci est avant tout qu'il définit un genre de dystopie. Il dépeint un futur proche d'anticipation - on parle de quelques décennies -, particulièrement sombre et cruel. Et le monde de League of Legends n'en est certainement exempté.
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Les cyborgs conservent de jolies fesses dans le futur. Ouf. L'avenir du monde est sauf. |
Bon. Et qu'est-ce que la dystopie exactement ?
Comme son nom l'indique, elle intervient en opposition à l'utopie, voire à une forme d'utopie, mais qui se révélerait cauchemardesque. On dit « Méfiez-vous de vos souhaits. Ils pourraient très bien se réaliser », le principe est proche. Les auteurs employant généralement ce procédé de manière à dénoncer une dérive sociétale, nous plaçant dans un récit d'anticipation. Les plus connus sont sans doute «
1984 » de
George Orwell, et «
Le Meilleur des Mondes » d'
Aldous Huxley. Dans le premier, Orwell nous dépeint un régime autoritaire où la liberté d'expression n'existe plus, ses citoyens en permanence sous l’œil inquisiteur de «
Big Brother ». Tandis que non sans ironie,
Huxley nous définit son «
meilleur des mondes », comme une société ayant choisit de contrôler la nativité en son sein, et notamment la reproduction sexuée. Elle crée des classes d'homme au potentiel intellectuel plus ou moins élevé en fonction de la caste qu'elles rejoindront. L'échelle allant des
Alpha, l'élite dirigeante, d'hommes, grands, forts, beaux et intelligents, aux
Delta /
Epsilon chargés des tâches les plus ingrates.
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N'a pas l'air si enthousiaste d'aller sur Titan en fin de compte |
Je souhaiterais parler d'un de mes films favoris, qui reprend cette dernière idée, en étant moins dans l'exagération... En adoptant une représentation plus crédible du problème, il en devient d'autant plus épouvantable à mes yeux. Ce film est «
Bienvenue à Gattaca », simplement « Gattaca » en version originale. Le titre est une référence aux types de
nucléotides composant l'
ADN : l'
Adénine, la
Cytosine, la
Guanine et la
Thymine, dont les initiales donnent
« Gattaca ». On sait donc déjà de quoi on risque d'y parler !
Dans un futur proche, la société a admis la possibilité du recours à la modification du
génotype des enfants. Nous sommes à même de toucher à des caractéristiques physiques basiques comme la taille, la couleur des cheveux, des yeux... Mais surtout de corriger les éventuelles tares et maladies, de manière à donner toutes les chances à l'enfant. L'
eugénisme a corrompu la société entière, les postes les plus importants sont réservés aux individus «
parfaits ».
Le héros est
Vincent Freeman, enfant né naturellement, dit «
naturel » et donc de fait déficient dans ce monde. Il a néanmoins pour rêve de voyager dans l'espace, chose réservé aux gens au patrimoine génétique sans défaut. De manière à le réaliser, il empruntera donc l'identité génétique d'un autre... Et je n'en dirai pas plus !
La
dystopie est toujours employée comme un avertissement, une crainte visualisé par l'auteur. Dans le cas de
Gattaca, elle touche à notre nouvelle capacité de toucher au code génétique de nos semblables, et des risques que cela comporte. Tant que l'on est dans le médical, dans la «
réparation », la manipulation génétique est légitime. En revanche toucher à des caractères physiques ou donner le choix du genre des enfants pourrait s'avérer désastreux à moyen terme.
Globalement, le
cyberpunk pose le principe de sociétés qui tendent à créer des «
castes » entre êtres humains. Ses acteurs seraient conditionnés dans leur vie, dès leur naissance, en fonction de leur origine. Un enfant naissant dans les plus basses couches n'aurait aucune possibilité d'en sortir car désavantagé par les plus riches ayant accès à tout ce que la technologie propose en matière d'amélioration.
Et c'est ici que l'on revient sur le positionnement des transhumanistes, stipulant qu'ils ne jouent aucun jeu politique. Seul l’épanouissement de l'espèce humaine importe. Sauf que dans les faits, on risquerait de scinder l'humanité en deux. Avec d'un côté les plus riches, les élites bénéficiant à leur guise de tous les progrès connus, et de l'autre les plus pauvres, rejetés par la société. Il est évident que la question de l'augmentation humaine prendrait une place primordiale dans la politique d'un système comme celui-ci...
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La marque de tes lunettes qui font de la lumière, s'il te plait? |
On ressent la volonté de
Riot Games que les joueurs identifient la Cité-État de
Zaun comme un monde de déchéance, de folie et d'injustice où les pires ignominies sont pratiquées sous couvert de progrès scientifiques. Elle semble être un subtil mélange entre la
Londres du XVIIIème, nappée dans son smog charbonneux et une mégalopole futuriste sortie de l'imaginaire de
William Gibson. Autant dire, pas vraiment un haut-lieu du tourisme. À moins bien évidemment d'apprécier les relents nauséabonds et toxiques étouffant les niveaux les plus bas. Une atmosphère à mi-chemin entre
steam et
cyberpunk !
Finalement toute cette laideur n'est que le reflet du fonctionnement d'une société qui se soucie guère de la morale. Dans laquelle la fin justifie toujours les moyens, à la grande satisfaction des esprits les plus retors qui la dirigent. Elle incarne la peur de l'homme envers les dérives de la science. Ainsi les créations zauniennes sont toujours présentées comme des abominations, et si ce n'est le cas, alors, elles se sont détournées du monde qui les a vu naître.
Blitzcrank a choisi de voyager,
Zac a réussi à s'échapper de l'emprise des autorités, tandis que
Twitch semble militer contre les expérimentations douteuses menées au cœur de la Cité (par des nuits orageuses...?).
Toutes les recherches présentées sont en réalité des branches perverties et obscènes de la recherche scientifique. On souhaite créer un être vivant pour en faire une machine de guerre, on fait revenir les morts par de sombres procédés, ou encore, on améliore le corps en sacrifiant son humanité.
Comme souvent dans la fiction, on représente le «
mal » par la laideur. Et dans le cas des zauniens, c'est exactement le cas. Le physique des grands savants correspond à ce qu'ils sont à l'intérieur : de pauvres hères à la noirceur profonde. Ainsi, les
Mundo,
Singed,
Viktor et
Warwick ont tous abandonné leur apparence d'être humain pour afficher leur ignominie.
D'aucuns prétendent qu'en réalité les progrès technologiques sont par essence mauvais. Ce cheminement vers la décadence et l'autodestruction est donc tout naturel. Ils prennent pour exemple les guerres mondiales du XXème siècle en pointant quelles ruines ont engendrés les nouvelles armes... Et le cataclysme nucléaire si redouté de la guerre froide. Les Hommes sont désormais capables, non seulement de laisser une marque indélébile sur le globe, mais même de le détruire ! Ces mêmes personnes prônent donc un retour aux sources simples de la vie.
Ce sont souvent des âmes religieuses... Qui oublient volontiers que de tout temps, il y a eu conflit. La nouvelle technologie ne donne que des opportunités à l'humain d’asseoir ses desseins, elle ne l'y inciter certainement pas. C'est l'homme qui pervertit les progrès scientifiques de manière à en obtenir des armes, certainement pas l'inverse. Il s'agit d'un concept souvent développé dans la fiction, comme par exemple dans «
Le Château dans le Ciel » du
Studio Ghibli. La science bâtit comme elle détruit, tout dépend comme elle est employée.
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Quel paysage de carte postale... Brrr. Ça fait rêver non? |
Une erreur d'appréciation, à mon sens, qui n'est pas commise dans l'univers de League of Legends. Car si effectivement
Zaun est la caractérisation de toutes les dérives possibles d'une science sans éthique, elle est avant tout l'image de l'orgueil et la perversion humaine. Et surtout, il existe un penchant «
lumineux », en celle qui est nommée «
Cité du progrès » :
Piltover.
On sent qu'il y plane un optimisme franc, partagé par tous ses citoyens. L'amplitude entre les classes sociales y est sans doute moins importante. Les recherches suivent un code moral, et même si certains dissimulent mal leur ego, ils restent néanmoins des personnes de conviction.
Ziggs et
Rumble, s'ils sont en marge de la société, ne bafouent pas ses codes outre-mesure. Ce sont des
marginaux, certes, mais pas des «
déviants ».
Ainsi, en Valoran s'oppose une vision pessimiste, résolument noire du futur, en la Cité de Zaun, et celle pleine d'espoir, de volonté et de lumière, de Piltover, la dystopie et l'utopie. Sans doute faudra-t-il donc en attendre plus de cette dernière en ce qui concerne l'avenir de l'Homme ou... Du vivant, dans toutes ses formes... ? Car il ne naît rien de bon de la mégalomanie. Même s'il subsiste une lueur au sein de la résistance menée par les déshérités plaidant leur cause en combattant comme champions...
Petite pensée particulière aussi à
Orianna, qui a bien besoin de l'ouverture d'esprit et de la bienveillance des piltoviens pour l'accompagner. Pour la faire renaître. Comme la
GlaDOS de
Portal découvrant l'humaine,
Caroline, qui était cachée, oubliée en elle...
Et pour conclure ce long billet, rien de mieux qu'une pensée aux artistes ! Alors, dans l'ordre d'apparition :