On les voit fréquemment entre deux patchs, et encore plus depuis que Riot a réalisé un système facilitant leur mise en place, ce sont les hotfix. Ces micropatchs effectués pour corriger des problèmes survenant entre deux patchs qui ne peuvent pas attendre le suivant pour être résolus. Mais comment Riot choisi de les mettre en place ? Et comment ?
Réponses avec Maple Nectar...
Faire un hotfix avant, une sacrée épreuve
Si aujourd'hui, concevoir et mettre en place un hotfix met entre une heure et deux heures en fonction du changement, dans le passé, c'était une toute autre histoire, bien plus consommatrice en temps. Un équilibrage via un hotfix nécessitait d'abord de faire le changement, puis d'effectuer des tests pendant plusieurs heures, ou parfois pendant une journée, et il fallait ensuite jusqu'à une journée pour l'équipe en charge des patchs pour la mettre en place sur tous les serveurs dans le monde. Ce délai nécessaire empêchait Riot de réagir aussi vite qu'ils le souhaitaient, et il y avait une plus grande part de risques dans la mesure où il n'était pas possible d'annuler simplement les changements faits sans repasser par le même procédé. Mettre en place un hotfix le vendredi était du coup impensable, sinon il aurait fallu désactiver un champion/objet pendant le weekend en cas de problème, chose que Riot préférait éviter.
À utiliser avec parcimonie
Les hotfix sont quelque chose de pratique pour résoudre certains problèmes rapidement, mais ils sont aussi dangereux. Utilisés trop souvent, ils donnent l'impression aux joueurs que les patchs et l'équilibrage est mal géré en général. Utilisés trop rarement (Alors qu'ils sont nécessaires), et les joueurs auront à supporter une mauvaise situation plus longtemps que ce qu'ils aimeraient. Lorsqu'il s'agit d'un nouveau champion, d'un nouvel objet, ou d'une refonte, Riot n'a pas vraiment de problème à les utiliser si la situation le nécessite. Cela évite aux joueurs d'attendre deux semaines pour finalement devoir ré-apprendre une partie de ce qu'ils ont commencé à apprendre, ou à ré-apprendre dans le cas d'une refonte.
L'exemple de Janna
Les changements sur Janna font partie des hotfix les plus récents. Jetons-y un oeil :
Le matin du mercredi après la mise en place du patch 7.19
La barre verte indique une progression du taux de victoire de Janna de 2.7% depuis le précédent patch, l'amenant à un total de 58.8% visible avec la barre rouge. Riot avait des suspicions quant aux effets du patch 7.19, et s'attendait à cette montée en puissance, puisqu'ils en ont parlé dans le patchnote et sur les forums. Cela a permis, une fois les soupçons confirmés, de réagir rapidement. Et c'est ainsi que le premier hotfix est sorti. Mais Riot a sous-estimé la vitesse à laquelle les joueurs de Janna s'adapteraient à son nouveau style de jeu plus agressif, et à quelle vitesse les joueurs comprendraient comment jouer la nouvelle Janna en laning. Il a fallu donc une deuxième réaction.
Le matin du jeudi après le premier hotfix
Les nombres ci-dessus montrent que le hotfix de mercredi a ramener Janna un peu en arrière, avec un taux de victoire en rouge à tous les niveaux de 56.4%, et 56.1% pour les joueurs de haut niveau. Les nombres à gauche (0.3% / 0.0%) représentent le changement de son taux de victoire par rapport au patch précédent. Notez que ce n'est pas cette donnée seule qui donne lieu aux décisions d'équilibrage. La frustration, les possibilités de contre, et les abus, sont bien pris en considération aussi, et encore plus dans le cas d'un nouveau champion, d'une refonte, etc... Pour ce qui est de Janna, Riot s'attendait à ce qu'elle revienne à un état plus équilibré après avoir observé les données ci-dessus. Ses performances étaient revenues au niveau du patch 7.18 (Et elle était déjà puissante à ce moment-là), et Riot aurait pu la laisser ainsi jusqu'au patch 7.20, dans la mesure où Riot n'aurait pas envisagé un hotfix après le patch 7.18 pour elle. C'est là où l'efficacité de ces micropatchs entre en jeu. Riot venait de travailler sur Janna, les joueurs étaient clairement en train d'essayer sa nouvelle version, mais n'étaient pas habitués à ces changements, et elle était encore plus forte que ce que Riot voulait à long terme. Plutôt que d'attendre pour corriger ce problème, chose qui était parfaitement faisable, Riot a préféré prendre la voie du hotfix, qui semblait être la bonne chose à faire, en plus d'être relativement facile à faire. Aujourd'hui, Janna a un taux de victoire de 53.8% à tous les niveaux, ce qui est bien plus proche de ce que Riot espère pour elle. D'autres changements ont été expérimentés et pourraient atterrir sur le PBE dans quelques patchs, mais pour l'heure, Riot compte la laisser ainsi, en attendant l'arrivée du nouveau système de runes, qui va de toute façon chambouler tout l'équilibrage pendant un moment. Cela ne signifie pas que ce ne sera pas fait, mais que les changements seront probablement plus modérés.
Janna est en tout cas un bon exemple de la philosophie des hotfix chez Riot, et de pourquoi il y en aura d'autres à l'avenir, avec la même rigueur. Ne reste qu'à améliorer la communication de ces derniers, pour que tout le monde ait déjà conscience qu'ils existent ! Et pour ça, Riot pense à utiliser le système de notifications du client, ou à un message dans la sélection des champions.